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VIH : transmission, dépistage, traitements… ce que vous devez savoir

Ce mercredi 25 janvier, à l’occasion de la première semaine scientifique de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, la question du VIH/SIDA a été débattue. Universciences revient point par point sur les différentes questions qui se posent encore sur cette maladie à évolution lente – avec le Docteur Taliby Dos Camara conférencier.

Aujourd’hui, un séropositif bien traité a, à peu près la même espérance de vie qu’un séronégatif. Les traitements sont de plus en plus efficaces et de mieux en mieux tolérés avec relativement peu d’effets indésirables : désormais, les sujets infectés sous traitement ont un quotidien, pour ainsi dire, normal. Bien que le VIH rend le corps  vulnérable à d’autres problèmes de santé, notamment aux maladies cardio-vasculaires, aux problèmes rénaux et à la perte de densité osseuse.

L’infection à VIH reste un grand problème de santé publique qui touche des millions de personnes dans le monde. Sur les 38 millions de personnes vivant avec le VIH, 5,9 millions de personnes qui connaissent leur statut ne bénéficient d’aucun traitement selon l’OMS.

Où en est l’épidémie de sida en Guinée ?

Le sida (syndrome d’immunodéficience acquise) est une maladie qui affaiblit le système immunitaire et qui rend l’organisme vulnérable à de multiples infections opportunistes (toxoplasmose, pneumocystose, cryptococcose, etc.). Elle est causée par un lentivirus appelé VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Malgré les indéniables batailles remportées par les acteurs de la lutte contre le sida ces dernières décennies en matière de prévention, de dépistage et d’accès aux traitements, l’épidémie est loin d’être éradiquée en Guinée comme dans le monde. 

« En Guinée, selon les dernières statistiques disponibles du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, le taux de prévalence au VIH/SIDA est estimé à 1.7 %. Ainsi, malgré les résultats obtenus pour la réduction et la limitation de la contamination du virus du Sida en Guinée, plus de 113 000 personnes vivent avec le VIH/SIDA dont 45% sont sous traitement antiviral et 4300 personnes mortes du SIDA entre 2018-2019 », affirme le Dr Taliby Dos Camara, enseignant chercheur en virologie et microbiologie à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

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Dr Taliby Dos Camara, enseignant chercheur en virologie et microbiologie à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry

Comment le VIH se transmet-il ?

Il est important de souligner que l’on ne peut pas être contaminé par le VIH s’il n’y a pas de contact direct, contrairement à la grippe ou au coronavirus. Le VIH ne se transmet pas par la baignade, ni par un éternuement, par la toux, par une piqûre d’insecte, par le partage d’un verre, d’un vêtement ou par l’utilisation des mêmes toilettes, ni, par ailleurs, par un baiser ou un câlin.

 Il existe trois modes de transmission de ce virus, rappelle l’enseignant chercheur, « lors de rapports sexuels non protégés, en cas de pénétration vaginale ou anale. La fellation non protégée présente un risque, quoique faible, de transmission du VIH ; par un contact important avec du sang contaminé lors de partage de matériel d’injection ou en cas d’exposition à celui-ci (ce risque concerne principalement les usagers de drogues et les soignants) ; pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement : une mère séropositive non traitée peut contaminer son enfant. »

Pourquoi est-il important de se faire dépister ?

Les personnes infectées qui découvrent leur séropositivité tardivement risquent d’être prises en charge à un stade avancé de la maladie, ce qui peut compliquer leur parcours thérapeutique et menacer leur santé. « Une personne séropositive sous traitement antirétroviral efficace obtient une charge virale dite indétectable, tant elle est faible dans le sang. Concrètement, elle ne transmet plus le virus. Protéger sa santé et celle des autres suppose donc de connaître son statut sérologique », souligne le Dr Dos Camara.

Pourquoi n’existe-il pas de vaccin contre le sida alors qu’un an a suffi pour en développer plusieurs pour le covid-19 ?

Quarante ans après la première alerte sur le sida, le 5 juin 1981, il n’existe toujours aucun vaccin contre la maladie. A l’inverse, les chercheurs ont réussi une course contre la montre exceptionnelle face au coronavirus. Comment expliquer un tel décalage ?

« On ne sait pas quelles sont les réponses immunitaires qui seraient assez efficaces pour protéger les personnes de l’entrée du virus dans l’organisme ; parce que le virus du VIH agit dans le corps humain pour une durée de 10 à 15 ans avant de se manifester. De plus, il existe beaucoup de variants, il faudrait donc plein de vaccins différents avec beaucoup de temps », a expliqué le biologiste.

Les personnes les plus touchées ?

Le VIH se transmet d’une personne à une autre et peut toucher tout le monde. Néanmoins, certaines personnes sont particulièrement concernées. Selon les données du ministère de la santé et de l’hygiène publique, les populations les plus touchées par le VIH en Guinée sont : les travailleuses du sexe avec une prévalence de 14,2%, les homosexuels de 56,6%, les prisonniers de de 8,5%.

De la peur autour du virus

Le VIH véhicule beaucoup de fantasmes. Les peurs liées au virus, parfois totalement irrationnelles, sont ancrées très profondément à l’esprit des gens. Les gens disent qu’il est possible de vivre presque normalement avec le VIH, mais plus ils se feront dépister et se soigner, contre ce virus qui ne cesse de tuer des milliers de personnes à travers le monde, c’est comme ça qu’on stoppera les contaminations et le taux de décès lié à cette maladie.

Amadou Dari Diallo

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Oumar Bagou

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