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Fièvre jaune à Bissikrima : les dessous de la déclaration du cas qui devrait intervenir un peu plutôt 

Fièvre jaune, Bissikrima

Dans sa déclaration rendue publique le 12 janvier dernier, le ministère de la Santé a fait état d’un cas de fièvre jaune décédé dans le village de Konsondou, dans la préfecture de Bissikrima. Cependant, cette déclaration est intervenue seulement près de deux mois après le décès du patient. Ce qui malheureusement soulève des interrogations qui nous ont amené à chercher à savoir un peu plus.

La fièvre jaune, est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés dont les symptômes s’apparentes à des fièvres, des céphalées, des nausées, des vomissements et des fatigues entre autres. Les patients qui développent des symptômes sévères, la moitié d’entre eux meurent dans les 7 à 10 jours, selon l’organisation mondiale de la Santé (OMS). Raison pour laquelle, rendre le plutôt possible officielle les cas de fièvres hémorragiques relève d’une importance capitale dans le cadre de la préservation de la santé des populations. Malheureusement avec le dernier cas confirmé de la fièvre jaune, les autorités sanitaires n’ont pas su réagir très vite. 

Qu’est qui s’est réellement passé

Dans sa déclaration rendant publique ce cas décédé des suites de la fièvre jaune, il est clairement, indiqué que : « la Guinée vient d’enregistrer un cas de fièvre jaune à la semaine 42 de l’année 2022 dans le village de KonsondouLe malade de 9 ans en question avait été prélevé le 21 Novembre 2022 et il est décédé le même jour ». Cependant, il a fallu attendre jusqu’au 12 janvier 2023 soit près de deux mois pour que le ministère de la santé déclare la présence de cette maladie à Konsondou. 

Interrogé sur les raisons de cette lenteur, Jean Traoré chef d’initié médias et communication à l’agence nationale de sécurité sanitaire ANSS a tenté d’apporter une réponse. Pour lui, c’est la double confirmation qui explique cette lenteur. « Il a été prélevé de 21 novembre 2022, l’échantillon a été acheminé à Conakry et le 02 décembre 2022 les laboratoires des fièvres hémorragiques ont confirmé que c’est la fièvre jaune. Le 04 janvier 2023 l’institut pasteur de Dakar au Sénégal a fait la double confirmation ou la reconfirmation », a expliqué Jean Traoré. 

Inquiétude de la famille du défunt

Partager entre inquiétude et peur, la famille du défunt a appris par voie de presse la cause du décès de leur enfant. Selon un membre de la famille, cet enfant qui est tombé malade a été hospitalisé au centre de santé de Dialakoro dans un état plutôt stable avant d’être transféré à l’hôpital préfectoral de Dabola quelques jours plus tard. « Quand nous sommes arrivés au centre de santé, l’enfant ne saignait pas du tout. Il était certes malade mais pas épuisé. Ils ont estimé qu’il manquait de sang, qu’il fallait le transférer à Dabola, c’est ce que nous fait. Arriver à l’hôpital de Dabola, après la perfusion sanguine, l’enfant a commencé à saigner jusqu’à ce que mort s’en est suivi », regrette un membre de la famille. Quelques jours après l’enterrement, des équipes de santé de la préfecture ont commencé à séjourner dans la famille du défunt dans le but d’investiguer, chose qui est salutaire. Sauf que la famille n’en savait rien « nous avons commencé à avoir peur, parce qu’on ne nous disait rien, alors qu’ils sont venus recensés tous les membres de la famille, faire des prélèvements. D’autres ont été vaccinés » nous a expliqué le père du défunt.

S’il est normal d’apporter une réponse adéquate aux questions de santé publique, la stratégie de communication avec les communautés impactées doit nécessairement suivre. Car elle fait partie intégrante de cette réponse adéquate. 

Actions de santé publique 

Toutefois, selon le chef d’unité communication de l’ANSS, Jean Traoré, entre le 20 Novembre 2022 (semaine 42) et le 12 janvier 2023 des actions de sensibilisation, de vaccination de ceinture ont été effectuées à Konsondou. « On n’est pas resté sans rien faire car pendant ce temps il y’a eu des actions de santé publique. Il y’a eu une investigation autour du cas qui a abouti à la vaccination de 148 personnes, on a identifié et suivi les contacts, on a fait les tests des personnes à haut risques qui étaient au nombre de 32 qui se sont révélés négatifs », soutient le chef d’initié médias et communication à l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS).

La dernière campagne de vaccination préventive contre la fièvre jaune en Guinée notamment dans la localité de Konsondou date de juin 2022 à en croire l’ANSS. « Dans la zone de Konsondou on a fait une enquête rapide de couverture vaccinale c’est à dire que sur les 181 personnes enquêtes on a trouvé que 69 personnes étaient vaccinées contre la fièvre jaune, soit 38 % », ajoute Jean Traoré.

Prévenir la fièvre jaune à Konsondou 

C’est bien possible grâce à un vaccin efficace et sûr. Raison pour laquelle, les autorités sanitaires ont très vite réagi dans cette location. Ce mercredi 18 janvier 2023, une réunion s’est tenue à l’agence nationale de sécurité sanitaire ANSS avec les partenaires de la Guinée. Au cours de cette réunion des recommandations ont été formulées.  « La principale recommandation est de faire une enquête approfondie sur la situation et faire une étude entomologique ». Même si les premières mesures ont été prises autour de la famille et dans le village notamment à travers la sensibilisation des communautés et une vaccination en ceinture de personnes qui étaient autour du cas décédé, les autorités sanitaires souhaitent aller plus loin dans cette lutte. « Ce qui est entrain d’être fait maintenant, c’est la préparation d’une équipe pour aller faire une investigation approfondie à travers une enquête entomologique qui consiste à déterminer si le moustique qui est à la base de la fièvre jaune est bel et bien présent dans la location. Les contacts sont sortis du suivi », conclus Jean Traoré, chef d’initié médias et communication à l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS). 

Selon l’organisation mondiale de la santé, la vaccination contre la fièvre jaune confère une immunité efficace dans les 30 jours pour 99% des sujets vaccinés. Depuis le début de 2021, plus de 3,9 millions de personnes ont été vaccinées grâce à des campagnes de vaccination réactives au Cameroun, en République centrafricaine, au Tchad, au Ghana et au Kenya précise l’organisation onusienne.

Mamadou Kindy Bah 

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