Depuis l’apparition du coronavirus, la pratique de la pêche a été le plus difficile pour les pêcheurs artisanaux. En plus d’avoir à composer avec une ressource qui se fait de plus en plus rare en raison de la diminution des stocks du crustacé, ces dernières années, les pêcheurs ont été confrontés à des conditions de navigation impraticables à plusieurs reprises durant la majorité d’avril et même au début mai. Idrissa Kallo, le chargé de communication de la fédération guinéenne de la pêche artisanale, répond à Universciences.
Le chargé de communication de la fédération guinéenne de la pêche artisanale, Idrissa Kallo, rapporte l’adaptation des pêcheurs face aux exigences du coronavirus, pour pouvoir exercer les activités de la pêche : « On s’est adapté, on s’est mobilisé d’abord dans les différents débarcadères. On a dit aux femmes de se mobiliser davantage pour augmenter les fours traditionnels, pour qu’elles puissent beaucoup fumer le poisson. Si les poissons sont fumés en grande quantité, le matin, on peut les sortir le soir. Donc, c’était cela, la sensibilisation à côté de nos acteurs par rapport à cette situation. »
La crise a occasionné de lourds effets
Les mesures d’atténuation de la crise sanitaire ont eu de lourds effets sur les systèmes de pêche et de distribution de poissons. La crise fait peser sur la stabilité socio-économique des communautés littorales tributaires de la pêche et sur la sécurité alimentaire. « Les premières mesures des autorités par rapport au couvre-feu de 20h à 21h, la première décision, l’activité artisanale que des fois beaucoup de pirogues pêchent vers 18h 19h avant d’arriver au quai de débarquement, cela trouvait que retrouver les femmes mareyeuses et fumeuses pour acheter le poisson. Donc le matin, les pêcheurs voyaient leur poisson pourrir avec eux. Quelques femmes qui prenaient le risque de fumer ces poissons, elles n’arrivaient pas à écouler leurs produits dans les différents marchés », rappelle Idrissa Kallo.
Entre pêcheurs et femmes trop de difficultés
Certes, une grosse difficulté se pose le plus souvent, entre certains pêcheurs qui s’endettent au niveau de certaines femmes qui s’attendent en retour à voir des produits de poisson, mais cela tourne au vinaigre. « Il y a eu tellement de difficultés par rapport à cela. Certaines femmes même ont transporté certains pêcheurs au commissariat où à la gendarmerie pour le remboursement de leur dû. Mais on a toujours sensibilisé ces femmes mareyeuses pour qu’ensemble qu’on puisse se donner la main et prier pour que cette maladie s’éloigne de nous. Puisque certaines pirogues sont actuellement immobilisées par faute de payement de crédit des femmes. Donc, tout cela a anéanti totalement le secteur de la pêche », révèle Idrissa Kallo.
Les pêcheurs ne se découragent point
Malgré la rude pêche artisanale où ces pêcheurs bravent pendant des heures les eaux glacées de l’Atlantique de jour comme de nuit, pour extraire cette ressource indispensable, les pêcheurs artisanaux perpétuent cette récolte pour obtenir quelques revenus supplémentaires.
Propos recueillis par Aliou Diallo
Décryptage : Amadou Dari Diallo