La chaîne du mont Nimba qui s’étend sur 15 km de long est l’un des patrimoines de sous-sols les plus importants de la Guinée. Trois pays, notamment la Guinée, la Côte d’ivoire et le Libéria se partagent cette gigantesque montagne s’élevant à 1.752 m d’altitude.
Le site de Simandou constitue la plus grande réserve inexploitée de minerai de fer de haute qualité au monde, avec plus de 1,8 milliard de tonnes de réserves estimées, d’une teneur en fer supérieure à 65,5%, selon des chiffres publiés par le ministère guinéen des mines.
Situé aux confins de la Guinée, du Liberia et de la Côte d’Ivoire, le mont Nimba domine les savanes environnantes. Ses pentes, couvertes d’une forêt dense au pied d’alpages de graminées, recèlent une flore et une faune particulièrement riches, avec des espèces endémiques comme le crapaud vivipare ou les chimpanzés qui se servent de pierres comme d’outils.
Dans son prolongement, au sud-ouest, se trouve le mont Richard-Molard (1.280 m), qui constitue le tripoint entre ces deux pays et le Liberia. Ce site est le seul du Golfe de Guinée à fort potentiel d’endémisme : plus de 317 espèces de vertébrés dont 107 mammifères, et plus de 2.500 espèces d’invertébrés.
Plusieurs espèces sont sur la voie d’extinction
Le crapaud vivipare de Mont Nimba (Nimbaphrynoides occidentalis), en danger critique d’extinction du fait de sa minuscule aire de répartition, ne vit que dans ses habitats d’altitudes. Une autre espèce endémique en danger d’extinction est le micropotamogale du Mont Nimba (Micropotamogale lamottei), un petit insectivore semi-aquatique. On y trouve aussi plusieurs espèces de primates menacées dont des chimpanzés capables d’utiliser des outils.
La réserve abrite une flore très importante, avec une forêt dense couvrant la base du massif jusqu’à 1 000 m d’altitude, remplacée plus haut par une forêt montagnarde riche en épiphytes. Le massif de Nimba a des sommets qui s’étendent sur 15 km de long et qui sont couverts de savane montagnarde. Plus de 2 000 espèces de plantes vasculaires, dont plusieurs endémiques ou quasi-endémiques, y ont été recensées, précise l’UNESCO.
“Vous savez la Guinée est riche en minerai de fer, potentiellement riche dans tous les domaines. En 1944, les chercheurs ont prouvé qu’en Guinée il ya deux chaînes de grandes valeurs, c’est le mont Nimba et le Simandou dont à l’avenir il faut un permis minier pour exploiter. Et surtout il fallait créer un service pour travailler dans la conservation de la biodiversité,” entame Oua Justin Bilivogui, directeur général du centre de gestion du mont Nimba et du Simandou.
En dépit de sa richesse en biodiversité, le mont Nimba qui est classé comme une réserve intégrale par l’UNESCO est de nos jours confronté à certaines difficultés. « Le mont nimba est confronté à plusieurs difficultés, compte tenu de l’exploitation minière, les activités agricoles et tout ce qui concerne l’urbanisme. Le mont Nimba qui n’était pas encore dérangé se trouve aujourd’hui dérangé par la croissance démographique,» déplore le directeur général.
Les activités minières sont aussi un grand facteur à problème
La diversité biologique de la chaîne du mont nimba, est d’une potentialité d’une grande dimension. A ce jour, ce patrimoine est qualifié, comme un bien de patrimoine en péril, par le fait que les activités minières s’y opèrent et surtout c’est un lieu qui a reçu lors de la guerre du Libéria, « plus de 14000 réfugiés, » ajoute-il.
Sur le plan médical, il y a des plantes qui se trouvent dans le mont nimba, qui selon les spécialistes peuvent soigner plusieurs maladies. « Nous avons travaillé avec beaucoup d’autres partenaires comme l’UNESCO dans les années passées, nous avons trouvé qu’il y a beaucoup d’espèces végétales et des plantes qui sont très riches en médicaments. Et la pharmacopée aussi donne très bien avec les communautés qui utilisent ces produits là pour soigner des maladies. Il y a des espèces comme les phyllanthus qu’on trouve dans cette montagne, » souligne Oua Justin Bilivogui.
Braconnage, feux de brousse font face à cette montagne
En plus des risques auxquels sont exposés plusieurs espèces, le mont Nimba n’échappe pas également aux feux de brousse, le braconnage, les espèces invasives et les fragmentations des habitats naturels. Des facteurs destructifs de ce patrimoine dans toute sa diversité.
Aliou Diallo et Alpha Oumar Bagou BARRY