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Le diabète chez les enfants en Guinée : un défi croissant 

Chaque 14 novembre, le monde célèbre la Journée Mondiale du Diabète, mettant en lumière une réalité préoccupante en Guinée, où plus de 1250 enfants sont touchés par cette maladie.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le diabète est une maladie chronique qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la glycémie. L’hyperglycémie, également appelée glycémie élevée, est un effet courant du diabète non maîtrisé qui, au fil du temps, provoque de graves lésions dans de nombreux systèmes du corps, en particulier les nerfs et les vaisseaux sanguins.

Types de diabète ?

Il existe principalement quatre types de diabète. Le diabète de type 2, le plus répandu, représente généralement 80 à 90% des cas et affecte souvent des adultes présentant d’autres facteurs de risque tels que l’hypertension et l’obésité. À l’inverse, le diabète de type 1, touchant 5 à 10% des cas, est plus fréquent chez les enfants et les adolescents, pouvant devenir fatal en l’absence d’un diagnostic précoce. Le diabète gestationnel, survenant pendant la grossesse, peut avoir des conséquences pour la mère et le fœtus. Bien que les données nationales en Guinée soient limitées, une enquête menée à Conakry et dans la Basse Guinée depuis 2009 révèle une prévalence de 5,4% chez les adultes.

Le diabète chez les enfants 

Le diagnostic du diabète chez les enfants peut être complexe, présentant des symptômes tels que la fatigue, une soif excessive, une miction fréquente, une augmentation de l’appétit et une perte de poids. Contrairement aux adultes, les enfants peuvent tomber dans le coma et succomber au diabète si le diagnostic est tardif. Le Professeur Amadou Kaké, coordinateur national de la lutte contre les maladies non transmissibles au ministère de la Santé, souligne l’importance de la sensibilisation en déclarant : « Il n’y a pas d’âge particulier, le diabète peut commencer à tout âge. Nous avons eu des nourrissons diabétiques ici. Le taux normal de glycémie à gêne est de 1,10g par litre chez les enfants et adultes. »

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Pr Amadou Kaké, coordinateur national de la lutte contre les maladies non transmissibles au Ministère de la Santé

Des statistiques qui font froid au dos

Sur le continent africain, entre 2011 et 2021, le nombre de cas de diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents de moins de 19 ans a été multiplié par cinq dans la Région, passant de 4 cas pour 1000 enfants à 20 cas pour 1000 enfants, selon l’Organisation Mondiale de la Santé.

À ce jour, environ 1300 enfants diabétiques sont suivis dans le cadre du projet “Changing Diabetes in Children,” qui existe en Guinée depuis plus de 10 ans, offrant une prise en charge gratuite aux enfants diabétiques. Le Professeur Amadou Kaké ajoute : « Avant le début de ce projet, il y avait moins de 40 enfants diabétiques en Guinée, et actuellement, nous en avons plus de 1200. Ces enfants mouraient avant le diagnostic, car on pensait qu’il n’y en avait pas en Guinée. Mais maintenant, nous avons des centres spécialisés de prise en charge du diabète à Conakry et dans chaque région. Tous les jours, nous détectons des enfants diabétiques. »

Mode de traitement 

Le diabète étant une maladie chronique, son traitement est pour toujours. C’est pourquoi les enfants diabétiques doivent prendre de l’insuline à vie, au minimum 3 à 4 fois par jour avant chaque repas. L’insuline est l’hormone qui règle le taux de sucre dans le corps. Ces enfants sont devenus diabétiques parce que leur pancréas ne peut plus produire d’insuline. Le Professeur Kaké insiste sur la nécessité de surveiller la diminution et l’augmentation de la dose d’insuline, ainsi que sur la glycémie.

L’histoire de Bilguissa diagnostiquée à l’âge de 6 ans 

Bilguissa Baldé, diagnostiquée diabétique de type 1 à l’âge de 6 ans, témoigne des défis qu’elle a dû surmonter avant l’arrivée du projet en Guinée en 2009. Elle souligne aujourd’hui l’importance de l’éducation continue et du suivi médical régulier : « De 2002 à 2008, il n’y avait pas de prise en charge du diabète en Guinée. C’est mes parents qui prenaient en charge toute l’alimentation, les médicaments et l’insuline, qui coûtaient très cher. Parfois, il y avait même des ruptures d’insuline, et je devais rester sans injection, ce qui m’a beaucoup fatiguée. À cette époque, le diabète était méconnu chez les enfants, c’est l’insuline qui me maintenait en vie. C’est à partir de 2009, lorsque le programme “Changing Diabetes in Children” est venu en Guinée, que j’ai commencé la prise en charge. Avec l’éducation et les formations, j’ai compris beaucoup de choses, et depuis que je suis diagnostiquée diabétique, je continue de prendre de l’insuline et de consulter chaque mois. »

Contrairement aux adultes, la prévention du diabète chez les enfants est complexe en raison de sa nature auto-immune. Malgré les progrès, des défis subsistent en Guinée, notamment l’accès à de nouvelles formes d’insuline, des dispositifs médicaux tels que la pompe à insuline, et un nombre insuffisant de spécialistes. La prise en charge des enfants diabétiques s’étend jusqu’à 18 ans, au-delà de quoi ils doivent assumer eux-mêmes leur traitement. Des innovations médicales sont nécessaires pour garantir un traitement efficace et une meilleure qualité de vie pour les enfants diabétiques en Guinée.

La Journée Mondiale du Diabète de 2023 sous le thème  « Accès aux soins », appelle à un meilleur accès à des soins de qualité du diabète, ainsi qu’à l’importance de la prévention et de la riposte. En Guinée la journée a été marquée par des initiatives de dépistages gratuits à travers le pays. Des initiatives qui peuvent aider à sauver des milliers d’enfants guinéens espèrent les autorités. 

Fanta BARRY

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Oumar Bagou

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