La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale grave qui sévit dans certaines régions tropicales du monde. La vaccination, seule arme efficace contre la maladie, est fortement recommandée aux voyageurs de passage en zone endémique. Certains pays conditionnent l’entrée sur leur territoire à l’obtention d’un certificat international de vaccination contre la fièvre jaune.
Transmis par des moustiques vecteurs, le virus de la fièvre jaune provoque dans sa forme typique, une hépatonéphrite aiguë (atteinte simultanée du foie et des reins) qui se manifeste par de la fièvre, des céphalées, un abattement, des douleurs musculaires, un jaunisse et des vomissements. « La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë présente de manière endémique dans les régions tropicales d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale. Dans le monde, cette maladie grave touche environ 200.000 personnes par an pour 30.000 décès, en particulier chez les enfants. La vaccination est un moyen de prévention efficace et économique. Une seule dose permet de conférer une immunité à vie contre la maladie », a expliqué Docteur Ismaël Kantara, médecin généraliste à la clinique Santé Plus.
Les causes de cette maladie tropicale
Le virus de la fièvre jaune appartient au genre des flavivirus comme les virus de la dengue, de l’encéphalite japonaise, et de la fièvre du Nil occidental. C’est un virus à ARN monocaténaire très petit – 40 mm de diamètre – présentant des variations antigéniques à l’origine de plusieurs souches africaines ou américaines. « Le virus de la fièvre jaune est un arbovirus ; cela signifie qu’il est transmis par des vecteurs arthropodes hématophages. Ces virus sont donc aptes à franchir la barrière d’espèces et sont souvent à l’origine de zoonoses », a souligné le Docteur Kantara.
Les symptômes de la fièvre jaune
Une fois le virus inoculé par la piqûre d’un moustique infecté, le délai d’incubation est court : de 3 à 6 jours. Selon le médecin généraliste, « Dans la majorité des cas, l’infection est asymptomatique ou de forme atténuée avec des symptômes grippaux qui disparaissent au bout de quelques jours. Mais pour certains patients, la maladie évolue en quelques jours vers une fièvre hémorragique grave. Cette forme typique de la fièvre jaune évolue en 3 phases : – la phase rouge apparait brutalement après les quelques jours d’incubation avec la fièvre, des frissons, des céphalées, des douleurs musculaires et un faciès congestif – rougeurs au niveau de la face, du cou, et du thorax ; – une rémission passagère d’environ 24 heures survient 2 à 3 jours après l’apparition des premiers symptômes avec une baisse transitoire de la fièvre ; – la phase jaune est marquée par la réapparition d’une élevée à 40 degré Celsius. Le patient peut vomir du sang ; perdre du sang noir dans les selles ; saigner du nez ; présenter des taches rouges sur la peau ».
Les conseils de prévention
La vaccination antiamarile est rendue possible par les chercheurs de l’institut Pasteur de Dakar depuis 1932. Elle est le moyen de prévention le plus efficace pour éviter de contracter la maladie. Une seule injection permet d’obtenir une immunité protectrice au bout de 10 jours et pour une durée de 30 ans voire à vie. « Dans les zones endémiques, et notamment celles où l’immunité et la couverture vaccinale sont faibles, le vaccin antiamaril est indispensable pour prévenir ou contrer les épidémies de la fièvre jaune, c’est – à – dire la vaccination systématique des enfants de plus de 9 mois, accentuer les campagnes de vaccination de masse pour accroitre la couverture vaccinale, vacciner les voyageurs se rendant dans les zones d’endémie », conseille le Docteur Ismaël Kantara.
Examens : le diagnostic de la fièvre
Le diagnostic de la fièvre jaune est difficile, notamment à un stade précoce de la maladie. Sur le plan clinique, d’autres pathologies présentant des atteintes à prédominance hépatique ou rénale peuvent être intégrées au diagnostic différentiel : paludisme, dengue, hépatites, leptospirose, rougeole ou encore d’autres fièvres hémorragiques virales. « Des examens complémentaires sont requis. Les techniques de laboratoire peuvent confirmer le diagnostic : RT-PCR sur prélèvement sanguin à un stade précoce ; tests sanguins sérologiques à un stade plus avancé ; techniques d’immunohistochimie sur tissus d’organe atteints ; des examens biologiques permettent de détecter des perturbations avec notamment des paramètres hépatiques modifiés. Conjointement à la clinique, l’évaluation de ces paramètres biologiques est un élément majeur pour établir un pronostic de la maladie », affirme le médecin généraliste.
Les traitements de cette fièvre hémorragique virale
Le vaccin est le seul moyen efficace de lutter contre la maladie et sa propagation. En outre, les traitements contre la fièvre jaune sont uniquement symptomatiques. Ils ne permettent pas la guérison et n’empêchent pas le décès. « Toutefois, à défaut d’un traitement antiviral efficace, une prise en charge précoce des patients permet d’améliorer les taux de survie. Celle-ci consiste entre autres : la réhydratation, la prise d’antipyrétiques afin de diminuer la fièvre, la prise d’antibiotiques pour soulager les vomissements, la prise de médicaments contre la douleur, la prise d’antibiotiques peuvent être administrés en cas de surinfection, les analeptiques cardiovasculaires sont parfois prescrits, la transfusion sanguine est parfois nécessaire », a listé le Docteur Ismaël Kantara.
La lutte contre les moustiques vecteurs est nécessaire
Le risque de transmission peut être réduit en luttant contre les moustiques vecteurs de la maladie. Des mesures de protection individuelles (insecticides, vêtements couvrants, moustiquaires) peuvent être utiles, mais sont rarement suffisantes. Pour rappel, entre le 6 novembre et le 15 décembre 2020, 52 cas confirmés, dont 14 décès, ont été signalés dans le Nord-Ouest et au Centre de la Guinée, 50 cas à Koundara, 1 cas à Dubréka, et 1 cas à Kouroussa.
Amadou Dari Diallo