Depuis le 16 septembre dernier, la campagne électorale est lancée sur toute l’étendue du territoire nationale. Force est de constater que la dégradation de la situation sanitaire liée au coronavirus ne permet plus la sérénité et la sécurité requise en ce moment de rassemblements de grandes foules.
Battre une véritable campagne sans peur de chopper le virus, en cette période de crise sanitaire est la délicate équation des partis politiques. En pleine crise de coronavirus, les militants tentent de relever ce dilemme : faire entendre leurs voix malgré que le virus circule toujours.
« C’est une crise sanitaire qui peut être longue, et nous avons besoin d’avoir l’élection présidentielle pour respecter le calendrier électoral en vue d’un changement démocratique souhaité par la majorité des guinéens. Malgré que les risques de contamination et de propagation du covid-19 sont plausibles dans ces mouvements de foules, » précise un observateur de la vie politique guinéenne.
Risque de propagation élevé
Le risque de propagation du virus est aujourd’hui très élevé. Des assemblées très nombreuses à se réunir alors qu’il faut absolument éviter tout contact ne sont pas normales.
« La probabilité qu’on est de nouveaux cas à travers ces campagnes-là n’est pas nulle. C’est-à-dire avoir à peu près moins de 10% du taux de positivité, la contamination va se multiplier. Imaginez-vous ce qui se passe, on avait à peu près 3 personnes contaminées sur une population de 100. Donc le taux de transmission va s’élever, on aura beaucoup plus de cas positifs que ce qu’on a observé, » explique Alioune Camara, professeur d’épidémiologie.
Mesures barrières ignorées
Militants et sympathisants des différents partis politiques en lice pour le scrutin du 18 octobre sont aux allures de campagnes de sensibilisation et d’orientation du vote pour leur candidat respectif. Mais le constat est que les gestes barrières ne sont pas respectées lors de ces regroupements.
« Ils nous ont promis des kits sanitaires, mais pour le moment, on n’a rien reçu alors qu’on soit maintenant là en pleine campagne, » déplore Alseny Sylla, gérant de stand d’un parti politique, à qui nous avons tendu notre micro.
Menace du covid-19 sur les formations politiques
Les partis politiques en lice ont par ailleurs un rôle à jouer dans la protection des militants dans la logique de leur éviter la maladie, bien que la menace du covid-19 plane sur les rassemblements politiques.
Amadou Dari DIALLO