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Dépistage du coronavirus en Guinée : zoom sur le test antigénique au site de Boulbinet

Ce test permet de détecter la présence du coronavirus et donc dépister une infection au covid-19. Et ce, en seulement 30 minutes maximum. En Guinée, ils sont désormais disponibles gratuitement et sans ordonnance avec 18 équipes de l’agence nationale de sécurité sanitaire, déployées sur le terrain. 

Ce mardi 27 janvier 2021, la campagne de dépistage du covid-19 menée par l’agence nationale de sécurité sanitaire –ANSS – en collaboration avec l’organisation internationale des migrations –OIM – n’attire pas les foules sur le site de Boulbinet – commune de Kaloum.

Une journée tranquille

Dans la vaste salle de dépistage, dépisteurs et coordonnatrices de l’ANSS et de l’OIM coulent une journée tranquille. Durant 2 heures de temps d’observation, seulement une personne se présente pour passer le test. Yacouba Cissé- chapeau de cowboy violet visé sur la tête- est venu se faire chatouiller les narines par l’écouvillon du dépisteur sur motivation de se protéger et celle de sa famille.

« Dans la vie , il faut être prudent. Moi, je suis du troisième âge. C’est surtout, vous, les jeunes que cette maladie peut éviter. C’est tellement grave que particulièrement, à nous qui appartenons au troisième âge. Il faut faire le contrôle sur sa situation sérologique pour ne pas que tu te fasses mal et faire du mal à tes proches, ta famille, tes enfants…, » souligne Yacouba Cissé, pêcheur au débarcadère de Boulbinet.

Et d’ajouter : « je suis venu volontairement me présenter à eux. Ils ont pris mes coordonnées. Et après, ils ont introduit leur baguette dans mon nez. J’avoue que ça fait un peu mal, mais la santé coûte cher. »

De teint noir, robuste, vêtu d’une chemise multicolore, Abdoulaye Camara, vice-président du comité de développement du débarcadère de Boulbinet, s’est fait dépister il ya quelques jours et lance un appel à tout le monde à se faire dépister. « Ce que nous vivons, actuellement, est une affaire mondiale. Pour preuve, cette maladie a causé un impact négatif à tout un chacun de nous, notamment sur l’économie. Donc, il est nécessaire que nous, les responsables du débarcadère de passer le test, et par la suite convaincre les autres travailleurs à faire de même, » prévient-t-il.

 L’importance du dépistage

Depuis que la campagne de dépistage a commencé, les équipes de dépistage ne ménagent aucun effort pour aller vers les populations, avec le souci de leur faire comprendre de l’importance de se faire dépister ; d’où des sites de dépistage ont été installés dans les gares routières et dans les débarcadères. Et avec la bonne collaboration des responsables syndicaux de ces localités, où grouille de monde, les personnes qui y fréquentent acceptent de passer le test.

« On a déployé 18 équipes. Et en moyenne, chaque équipe arrive à faire 70 à 80 jusqu’à 100 dépistages. Parfois, jusqu’au-delà de ça. Mais la moyenne actuellement, c’est 100 dépistages par jour. En multipliant cela au nombre d’équipes déployées, on se retrouve  avec 1.800 personnes dépistées par jour, » explique Docteur Ibrahim Bah, chef d’unité chargé de relations opérationnelles à l’agence nationale de sécurité sanitaire et coordinateur des équipes de dépistage massif à la covid-19.

Pour rappel, l’activité de dépistage a commencé par les départements ministériels, quoique la phase actuelle soit la continuité de la sensibilisation liée à la maladie et à la recherche active des cas positifs au covid-19 qui représentent un danger pour la santé publique.

« On avait fait la première phase avec les départements ministériels, le secteur de l’éducation  surtout déconcentré ; et les leaders religieux. Donc, il était question de poursuivre cette grande activité qui est le dépistage massif, la recherche active des cas, auprès de cette catégorie socio-professionnelle à grande mobilité, notamment au niveau de certains débarcadères et gares routières de Conakry, de Dubréka et éventuellement de Coyah, » poursuit le coordinateur des équipes de dépistage massif à la covid-19.

Malgré les réticences rencontrées, les équipes de dépistage ont mandat aussi de convaincre les personnes à se faire dépister et d’en connaître cette utilité. « Il y a des gens, au début, qui sont un peu réticents pour faire le test. Parce que pour eux, ils sont bien portants et pourtant ils vivent avec le covid-19 sans le savoir, donc ils ne trouvent pas l’objectif de se faire dépister. A la mesure où, la quasi-totalité de 80% des cas en Guinée sont asymptomatiques. C’est pourquoi, nous essayons de convaincre les gens de l’utilité du dépistage, »affirme Ibrahim Bah.

Pour limiter les risques de propagation du virus, cette campagne de dépistage est couplée d’une sensibilisation au covid-19 à l’endroit des personnes qui viennent faire le test, qu’elles soient atteintes du virus, après que le résultat ait été donné.

« Il ya la sensibilisation pré et post test, parce que quand vous venez faire le test, on ne sait le résultat, s’il peut s’avérer négatif ou positif. S’il est négatif, on profite de sensibiliser la personne de continuer à respecter les mesures barrières, parce qu’elle est négative à la date du dépistage et non à vie. Si par malheur, la personne devient positive, l’objectif, c’est de vraiment de faire sortir les cas positifs dans les communautés, de les isolés dans les centres de traitement épidémiologiques, sur une prise en charge correcte et gratuite, » confie Docteur Ibrahim Bah, chef d’unité chargé de relations opérationnelles à l’agence nationale de sécurité sanitaire et coordinateur des équipes de dépistage massif à la covid-19.

Un résultat en quelques minutes

Le test antigénique promet un résultat en 15 à 30 minutes. Avant, il fallait entre 24 et 72 heures pour connaître ses résultats. Aujourd’hui, avec l’arrivée du test antigénique, une personne qui souhaite savoir si elle est infectée par le covid-19 pourra être fixée en quelques minutes.

 

Amadou Dari Diallo

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Oumar Bagou

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