Certains centres de traitement du Covid19 à Conakry sont pleins. On parle même de pléthore même si les autorités sanitaires évitent cette expression. Nous avons donné la parole à deux personnes qui ont contracté le coronavirus; Amadou Oury Barry et Kadiatou Bah, nous livrent leur témoignage faits de souffrance suite à leur contraction du coronavirus.
Alors que pour l’un, les conditions de prise en charge des malades dans son centre laissent à désirer, de l’entassement d’une soixantaine de patients dans un même hangar ; jusqu’à l’insuffisance de toilettes – une seule et unique – pour un grand nombre de personnes alitées au CTEPI de Gbessia. L’autre à contracter le virus au mois de mars dernier et se rend au CTEPI de Nongo pour sa prise en charge, faute de place, elle est orientée vers d’autres centres, libre choix à elle, entre celui de Kénien ou Sonfonia, Kadiatou choisit le centre de Sonfonia, avec tout le danger de transmission du virus qu’elle représentait pour les autres personnes saines, avec qui elle a partagé le chemin, le transport en commun de chez elle jusqu’au CTEPI de Nongo et à celui de Sonfonia. Lisez ! Les deux différents témoignages.
Au CTEPI de Gbessia, une seule toilette pour un grand nombre de personnes
« Tout ne se passe pas dans les meilleures conditions que nous souhaitons. Mais on va se dire ça va mieux contrairement à ce que nous apprenons dans les centres de Sonfonia et de Kénien. Il y a de ces pavillons qui sont là où les conditions d’hospitalisation sont bonnes mais au contraire, il y a un hangar, appelé par beaucoup de personnes, ‘’Guantánamo’’ où il y a un entassement des patients. Plus de soixante patients dans un même hangar où il n’y a pas de climatisation, les gens sont obligés d’utiliser des ventilateurs. Et tenez-vous bien, il ya une seule toilette pour tous ces patients qui sont là-bas, » confie Amadou Oury Barry, patient alité au CTEPI de Gbessia.
Kadiatou s’est rendu d’elle-même au CTEPI de Nongo puis à Sonfonia tout en empruntant le transport en commun
« Je suis allé au centre de Nongo pensant qu’ils allaient me donner des produits. Et malheureusement, ils m’ont dit qu’il fallait que je sois hospitalisée. J’ai dit d’accord ; j’ai dit qu’est ce qu’il faut maintenant pour l’hospitalisation, ils m’ont dit malheureusement, qu’ils n’avaient pas de place. Ils m’ont dit maintenant d’aller soit à Kénien ou à Sonfonia.
Et là aussi, je me suis dit que peut-être à Sonfonia, j’aurai des parents qui vont me rendre visite. J’ai pris un taxi, parce qu’on m’a dit d’aller à Sonfonia, il n’y avait pas d’ambulance, je suis allé à Sonfonia, et quand je suis arrivée, ils m’ont dit pourquoi est-ce que vous êtes là ? J’ai dit que j’ai fait un dépistage, ils m’ont dit que j’étais positive. Après je suis passée au centre de traitement de Nongo, ils m’ont dit qu’il n’y a pas de place. Et après, on a fait les formalités, ils m’ont donné une cabine, où je pouvais rester pendant quelques jours pour suivre le traitement, » raconte Kadiatou Bah, guérie de covid-19.
Les équipes appropriées pour transporter les malades de covid-19 doivent jouer pleinement leur rôle pour couper la propagation du virus
L’amélioration nécessaire des conditions de prise en charge dans les CTEPI, et le fait que chaque malade de covid-19 soit transporté de chez lui jusqu’à son centre de traitement par les équipes dédiées à le faire sont aussi des meilleures actions qui concourent dans la lutte contre cette pandémie. Le contraire va toujours engendrer de nouveaux cas qui occasionneraient à remplir les CTEPI et à propager le virus dans la société.
Amadou Dari Diallo