Fondateur de la startup « AFRICAN HEROES », une marque digitale qui rappelle et vend la culture ancestrale africaine à travers la technologie d’innovation 3D. Serge Abraham Thaddée ingénieur informaticien propulse une caricature fascinante de l’Afrique dans un jeu vidéo inspiré des héros africains.
Développer des jeux vidéo inspirés des héros africains et des grands guerriers, l’idée semble farfelue pour les profanes. Pourtant, c’est bien l’ambitieux projet imagé et mis en œuvre par un jeune startuppeur, Serge Abraham Thaddée, qui a acquis sa formation en suivant des cours d’animations 3D en ligne.
À seulement 27 ans, Abraham est diplômé en génie informatique de l’université internationale, le jeune entrepreneur réfléchi bien et réalise de grandes choses. Pour lui, le continent africain mérite aussi d’être vu sur le bon côté : « l’Afrique peut donner une autre image d’elle que ce prétendu berceau des malheurs ou l’image renvoi à une Afrique qui continue à verser du sang au quotidien » affirme Abraham.
L’informatique est une passion inculquée par un père attentionné !
« Mon père a investi trois mois de son salaire pour m’acheter un ordinateur quand je suis admis à l’examen d’entrée en 7ème année. Il m’a inscrit en informatique et m’a dit ensuite que dans 10 à 20 ans après, le travail sera dans les ordinateurs », raconte serge Abraham tout fier d’avoir un père attentionné et visionnaire également.
Jeux vidéo montrant de personnages africains
A travers son jeu vidéo, il ne passe pas par quatre chemins dans son désir à démontrer toutes les valeurs d’une Afrique ancrée dans une tradition parsemée de bonnes habitudes. Le roi Tchaka Zoulou, roi de l’empire Zoulou, l’Almamy Samory Touré, résistant à la pénétration coloniale ou encore l’indépendantiste guinéenne des années 1950, M’Balia Camara qu’il dépeint. Ce sont pour le moment, les personnages du jeu vidéo africain qu’a créé Serge Abraham Thaddée.
Le jeu contient 2 modes. Le premier retrace l’histoire de M’Balia Camara, une militante guinéenne tuée durant les luttes d’indépendance en 1955. Le second mode qui propose une option plusieurs joueurs met le joueur aux prises avec les plus grands guerriers d’Afrique.
Buvant son verre d’eau, à intervalles irréguliers, le jeune Startuppeur guinéen ne compte pas s’arrêter seulement sur les faits réels et historiques de l’Afrique. Il pense également à la mythologie enracinée dans le vieux continent. Le cas Mamy Watta, une ‘’sirène des eaux’’ dont le mythe occupe encore certains esprits en Guinée.
« Plus je crée des jeux, plus j’apprends, autant j’en suis fier d’être africain et en plus j’ai envie de partager cette nouvelle connaissance avec d’autres personnes pour leurs donner la chance de découvrir les bonnes habitudes africaines », dit-t-il.
Serge Abraham Thaddée ne compose pas avec le découragement ou bien le manque de matériel de dernière génération qui se pose et de même les conditions de travail qui s’y prêtent moins, faible débit de connexion internet. Ce jeune ambitieux de développer sa startup a des objectifs à atteindre et compte persévérer pour y arriver. Pour preuve, Il a acheté son premier lot de matériels en remportant un concours dénommé ‘’Challenge Startuppeur”, initié par Total.
Port négrier de Boffa, source d’inspiration pour Serge Abraham !
Serge Abraham puise son inspiration lors d’une visite au port négrier de Boffa dans la région administrative de Boké. Sur le port, il apprend des nouvelles qui vont très bientôt changer sa perception des choses. « Il m’a été rapporté que ce port a accueilli plus d’esclaves que l’île tristement célèbre de Gorée. J’ai finalement compris qu’il y a des informations qui m’échappe tout comme de nombreux africains et j’ai décidé de créer ce jeu vidéo pour faire connaitre l’histoire de l’Afrique à travers ses ancêtres, » explique-t-il.
Au fur et à mesure la vidéo tourne, le jeune informaticien raconte : « cette partie du jeu ‘’destin’’, l’on voit M’balia Camara à la recherche du Masque Nimba de feu Président Ahmed Sékou Touré. Dans cette aventure, elle va jusqu’à en découdre avec certains personnages comme Mamy Watta. »
A travers ce jeu, il veut inspirer des générations sur le rôle joué par les héros africains sur une dimension mondiale. Et d’ajouter : « nous avons panafricanisé ce jeu vidéo pour lui donner une dimension universelle. »
Pour concrétiser les objectifs qu’il s’est fixés, il dépense ses propres fonds en attendant l’aide de l’État où d’un bailleur de fonds. Il se veut optimiste et invite les autorités ainsi que les bailleurs de fonds à s’investir davantage dans ce secteur pour porter la culture africaine plus haut. « L’Afrique a d’autres surprises à offrir au monde » promet-t-il.
Mamadou Kindy BAH