Le dynamisme dans le combat contre le paludisme en Guinée, engagé par le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) suit sa trajectoire sans faille ; quand bien même dans l’année, beaucoup de personnes tombent malades du paludisme. Au cours de l’année 2020, le PNLP affirme avoir réalisé près de 2.000.000 de diagnostics de palu dont 1.000 cas de décès en rapport avec la maladie au niveau des formations sanitaires. Certes, la prévalence est faible, mais le paludisme s’érige dans le lot des maladies qui tuent le plus en Guinée.
Transmise par une espèce particulière de moustiques – l’anophèle femelle – le paludisme affecte le foie et détruit les globules rouges. Cette pathologie est potentiellement mortelle lorsqu’elle n’est pas correctement prise en charge. C’est pour cela, il faut se prévenir des piqûres de l’anophèle en appliquant le petit secret : dormir sous des moustiquaires imprégnées chaque nuit sans hésitation.
« Les moustiques anophèles sont les vecteurs du paludisme. Cela signifie qu’ils ne constituent qu’un maillon dans le processus de transmission du parasite du genre plasmodium falciparum, responsable du paludisme. En effet, il faut que le moustique ait piqué un individu déjà infecté pour transmettre le parasite en piquant une autre personne, » affirme Alioune Camara, coordonnateur national adjoint du programme national de lutte contre le paludisme, également enseignant chercheur à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Les femmes enceintes et les enfants sont les plus à risque
Toute la haute Guinée, la région de Boké notamment Gaoual et Koundara, les régions de Labé, Mamou et Faranah sauf la préfecture Kissidougou sont aujourd’hui les plus touchées par ce type d’infection. Parmi les populations vivant dans ces zones de forte transmission, les enfants et les femmes enceintes sont des personnes potentiellement plus à risque que les autres.
« En effet, les bébés ne possèdent pas un système immunitaire suffisamment développé pour les protéger des formes les plus graves du paludisme. Au cours de la grossesse, la maladie augmente le nombre de fausses couches et de décès maternels. Chez les femmes enceintes semi-immunisées, le paludisme peut être à l’origine d’un faible poids du bébé à la naissance, » explique Professeur Camara, enseignant chercheur à l’Université Gamal Abdel Nasser.
Quels sont les symptômes du paludisme ?
En règle générale, les premiers signes de l’infection surviennent une quinzaine de jours après la piqûre par le moustique infecté. Cependant, il arrive que la maladie reste endormie pendant plusieurs mois. Le paludisme évolue sous la forme d’attaques répétées qui se caractérisent par trois phases distinctes,« ainsi lorsqu’ils surviennent, les premiers symptômes sont ceux d’un épisode fébrile accompagné de frissons, de céphalées, de douleurs musculaires, de nausées et/ou vomissements et, parfois de diarrhée. Dans les heures qui suivantes, la fièvre s’intensifie et la peau s’assèche et devient brûlante. Soudainement, sa température corporelle diminue et s’accompagne d’une sudation abondante et d’une extrême faiblesse, » précise le Professeur Alioune Camara.
Quel traitement ?
Depuis 10 ans, le diagnostic du paludisme est devenu relativement très simple à travers les tests de diagnostic rapide (TDR) disponibles dans les centres de santé à travers le pays où 98% des personnes qui le font se révèlent positives à la maladie. « Une fois que le diagnostic est confirmé l’agent dépisteur, un traitement médicamenteux à base d’artémisinine est mis en place. Cette substance isolée de l’armoise naturelle doit nécessairement être administrée en association avec d’autres médicaments antipaludéens car seule, elle fait qu’affaiblir le parasite,» souligne le coordonnateur national adjoint du PNLP.
Et d’ajouter : « actuellement, les autorités sanitaires s’inquiètent du développement de la résistance des parasites face aux médicaments les plus courants. C’est sur lorsqu’un traitement est mal administré ou interrompu trop tôt, le parasite n’est pas totalement éradiqué. Il peut ainsi se reproduire tout en s’adaptant génétiquement au médicament. »
Zéro palu, dans 4 ans, attendons de vivre cela
Malgré tous les efforts consentis pour venir à bout de ce parasite, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) s’est doté depuis 3 ans d’un nouveau Plan Stratégique National pour 2018-2022 dans le cadre de la lutte contre le paludisme, avec le slogan ‘’zéro palu, je m’engage! ‘’.
Amadou Dari DIALLO