Ce vendredi 07 avril 2023, le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation a procédé au lancement du projet de création de revues scientifiques en Guinée. Cette initiative vise à doter les institutions d’enseignement supérieurs du pays, des structures performantes de diffusion et de valorisation des résultats des recherches tant dans le pays qu’au-delà des frontières guinéennes.
Elles seront au nombre de quatre (4) revues scientifiques distillées dans quatre (4) universités du pays. Il s’agit donc, de faire de ce sous secteur, un levier de développement de la Guinée fondé sur l’économie de la connaissance. Selon Dr Diaka Sidibé, ministre de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation, ces revues scientifiques s’articulent autour des domaines ci-après: « Une revue des sciences économiques, politiques et juridiques qui pourrait être hébergée par l’université Général Lansana Conté de Sonfonia; une revue des sciences sociales hébergée à l’université Jeluis Nyerere de Kankan; une autre revue des sciences de la vie et de la terre à l’institut Supérieur agronomique et vétérinaire de Faranah; une revue des sciences de l’ingénierie mathématique et physique à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry », précise-t-elle.
Un besoin urgent
Dans les rangs des enseignants chercheurs et chercheurs guinéens, le besoin se fait sentir dans le cadre de la publication et la vulgarisation des résultats des différentes recherches. Ainsi, à travers cette initiative, les autorités de l’enseignement guinéen tentent d’apporter une réponse adéquate, combler le vide et booster les ressources dans le domaine de la recherche scientifique.
Les enseignants chercheurs et chercheurs évoluant dans les institutions d’enseignement supérieur, les institutions de recherche, les doctorants, tous souhaitent publier les résultats de leurs travaux dans des revues jouissant d’une crédibilité et d’un fort impact international pour contribuer au développement de la recherche scientifique nationale.
Par ailleurs, d’autres souhaitent avancer en grade académique. « Pour se faire publier, le personnel scientifique guinéen s’adosse à des revues scientifiques plus crédibles et le plus souvent en collaboration, faute d’en trouver sur le plan interne » explique Dr Diaka Sidibé, ministre de l’enseignement supérieur de la recherche scientifique et de l’innovation.

En Guinée les statistiques officielles indiquent un faible capital humain pour l’encadrement et la réalisation des activités de recherche dans les institutions d’enseignement. « Plus de ⅔ de nos enseignants chercheurs et chercheurs n’ont pas de Doctorat et moins de 10% sont de rang magistral » regrette la ministre de l’enseignement supérieur.
Des revues peu crédibles
Même s’il y’a des revues scientifiques dans certaines universités guinéennes, asseoir une base en se taillant une crédibilité sur le plan international et rester compétitif fait jusqu’à présent défaut au sein des revues existantes. Une raison de plus pour les autorités de l’enseignement Supérieur d’accélérer la mise en place des revues scientifiques. « Il y’a certes quelques revues scientifiques dans les institutions enseignements mais, quand on les observe de plus près le constat est que à l’exception de quelques-unes, elles ont du chemin à parcourir pour jouir de la reconnaissance et la qualification récuse en la matière” dixit Dr Diaka Sidibé.
Des fonds dédiés à la recherche scientifique
Pour Dr Ramadan Diallo, directeur général adjoint de la recherche au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, après la création des revues scientifiques crédibles répondant aux internationales, s’en suivra la mise en place des ressources notamment la création d’un fond de recherche dans le cadre de la politique nationale de recherche et l’innovation et d’autres mécanismes de financement pour accompagner les chercheurs à pouvoir publier, mais aussi permettre à ces revues de paraitre de façon régulière et être des standards internationaux en la matière.
La Guinée classée 38ème rang en termes de volume de publications scientifiques derrière le Sénégal qui 14ème, la côte d’ivoire 20ème le Mali 29ème et la Sierra Leone 36ème, selon Dr Diaka Sidibé. Une raison de plus d’accélérer la mise en place de ces revues pour résoudre les multiples entraves liées à la valorisation et la diffusion des résultats des recherches mais aussi un facteur qui contribuera à stimuler leur productivité et la qualité des recherches menées par les enseignants chercheurs et chercheurs guinéens.
Mamadou Kindy BAH