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Chaleur excessive à Conakry : ça suffoque malgré la saison pluvieuse, quelle explication ? 

Cette année, à Conakry, la saison pluvieuse est marquée par une chaleur intense, une tendance nouvelle et inquiétante par rapport aux années antérieures. Les changements climatiques ont sévèrement affecté le pays, entraînant des conséquences significatives. 

Les changements climatiques ont des conséquences majeures, notamment des vagues de chaleur ressenties à l’échelle mondiale. En Guinée, les températures oscillent entre 25 et 30 degrés Celsius. La zone côtière est particulièrement vulnérable face à ces changements, avec l’élévation du niveau de la mer, l’intensification de l’érosion côtière et des répercussions sur les ressources halieutiques, ainsi que la disparition ou la salinisation des plaines cultivables.

« Dès 1992, suite à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques à Rio, les pays ont entrepris d’évaluer leurs émissions de gaz à effet de serre dans différents secteurs tels que l’agriculture, la foresterie, l’industrie, les transports et l’énergie. Les principaux gaz à effet de serre comprennent le dioxyde de carbone (CO2), le protoxyde d’azote (N2O), le méthane (CH4) et la vapeur d’eau, entre autres, qui contribuent de manière excessive au réchauffement de notre atmosphère », a expliqué le professeur Kandé Bangoura, spécialiste de l’environnement et des changements climatiques, chercheur au Centre de Recherche Scientifique Conakry Rogbanè (CERESCOR). 

Emission énorme de gaz à effet de serre 

En l’an 2000, la Guinée a revu ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, révélant ainsi son rôle prépondérant dans ces émissions. Toutefois, grâce à sa vaste forêt, elle parvient à absorber une partie du CO2, contribuant ainsi à rafraîchir légèrement l’atmosphère. Le professeur Kandé explique que cette chaleur excessive trouve son origine dans diverses sources, notamment la déforestation accrue due à la recherche d’énergie alternative, l’augmentation du nombre de véhicules émettant des gaz à effet de serre, et leurs puissants effets de réchauffement sur le climat et la pluviométrie.

Chaque année en Guinée, la pluviométrie diminue de 40% de la Haute-Guinée jusqu’à la côte, tandis que la température continue d’augmenter, y compris dans des régions traditionnellement plus fraîches comme le Fouta. Cette augmentation de la température perturbe pratiquement tous les phénomènes climatiques, puisqu’elle est au cœur de toutes les réactions géniques et physiques dans l’atmosphère.

« L’impact de cette chaleur excessive ne se limite pas seulement à la santé humaine, mais affecte également la biodiversité de nos forêts, ainsi que nos ressources en eau, mettant en péril nos nappes halieutiques. La prise de conscience est de mise », a souligné le Pr Kandé Bangoura.

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Pr Kandé Bangoura, chercheur au CERESCOR

Rencontrée à un carrefour bondé à la recherche d’un taxi, Idiatou Diallo témoigne de l’ampleur de cette situation. « Je suis stupéfaite de ce changement et c’est compliqué, car même en pleine saison des pluies, cette chaleur intense persiste à Conakry. Parfois, même lorsqu’il pleut, je ressens encore cette chaleur étouffante. C’est très difficile, nous ne pouvons pas rester constamment sous la climatisation, nous devons continuer nos activités. Si rien n’est fait, nous et les générations futures subirons les conséquences énormes des changements climatiques », a témoigné cette Dame.   

Plan d’action national 

En 2007, la Guinée a établi son plan d’action national d’adaptation aux changements climatiques dans tous les secteurs, visant à faire face à cette évolution. Un programme de projet à long terme pour la période 2050-2075 est également en place au ministère de l’Environnement. Face à l’irréversibilité de ce changement climatique, l’adaptation est cruciale. Des mesures telles que le reboisement pour protéger nos forêts en voie de disparition, l’utilisation de sources d’énergie alternatives comme le photovoltaïque, ainsi que la sensibilisation des communautés, joueront un rôle essentiel dans cette adaptation, comme l’a conclu le spécialiste.

Fanta Barry

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Oumar Bagou

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