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Focus sur Docteure Rose Ekambi Kotto, enseignante chercheuse en dermatologie à l’Université de Douala

Le docteur Rose Ekambi Kotto, 39 ans, mère de deux (2) enfants, de nationalité camerounaise, est dermatologue, vénérologue, enseignante chercheuse à la faculté de médecine, à l’université de Douala. Rencontrée à l’occasion du 5ème congrès de la dermatologie organisé par la société guinéenne de dermatologie (SOGUIDERM) du 13 au 14 juin à Conakry, Rose Ekambi Kotto se distingue comme une chercheuse éminente dans le domaine de la dermatologie au Cameroun.

Après son brillant parcours universitaire sanctionné d’une thèse au service de la dermatologie à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry où elle étudie durant 7 ans la médecine générale, elle s’est donc spécialisée à Dakar, en dermatologie. Ekambi a signé son retour dans son Cameroun natal dès la fin de son cursus poste-universitaire.

Ancrée dans l’enseignement et la recherche scientifique, elle est toujours opposée à ceux qui pensent que le monde de la science, de la recherche n’est pas réservé aux femmes. Elle n’aime pas non plus les femmes qui pensent que les corticoïdes, les hydroquinones sont des astuces de beauté. « La peau noire, c’est la plus belle peau au monde. Soyez fiers de votre peau », lance-t-elle.

Rose Ekambi Kotto aime beaucoup la dermatologie pédiatrique, cet amour est lié à l’amour qu’elle a pour les enfants. D’ailleurs, ses deux enfants sont sa source de motivation, elle garde toujours leur photo sur son bureau.

« J’ai deux enfants, quand j’ai des difficultés, je regarde leurs photos ça me donne beaucoup plus de courage. Donc, quand je vois un enfant qui souffre entre parenthèses, ça me touche beaucoup et ça me donne envie de l’aider, d’aller plus loin », dit-elle.

La recherche, une passion

Passionnée par la dermatologie, Rose Ekambi Kotto décide de faire carrière dans le domaine de la recherche et l’innovation. Même sa situation matrimoniale ne peut l’arrêter. Pour concilier son travail de scientifique à sa vie de mère de famille, elle ne travaille pas les week-ends pour s’occuper de ses enfants. Ainsi, son intérêt pour la peau et ses maladies grandit très vite et devient un désir de faire une différence remarquable dans la vie des gens.

« Déjà dans la médecine, je ne vais pas répéter ce que les gens disent souvent, mais chez moi c’est réel. J’ai toujours eu envie de faire… Disons d’aider les gens. Toute petite, j’avais des petites manies avec mes parents et tout que j’aidais beaucoup. Et puis après le bac, j’ai décidé de poursuivre mon rêve de devenir médecin », explique Ekambi Kotto Rose.

Un intérêt avéré pour la dermatologie

Une fois dans son pays, son parcours ne fait que commencer, car désireuse de contribuer à l’éducation, à la recherche scientifique, elle décide de transmettre son savoir-faire inspiré par son idole le professeur Mohamed Cissé, président de la SOGUIDERM et doyen de la faculté des sciences et techniques de la santé de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC).

« C’est le professeur Mohamed Cissé, mon cher maître qui m’a donné l’amour de la dermatologie. Sa manière de transmettre, pendant mon stage dans son service. Je me suis dit, un jour j’aimerais être comme lui, j’aimerais transmettre. J’aimerais vraiment que les gens ressentent ce que j’ai ressenti quand je l’entendais parler », témoigne Rose avec toute sa gratitude.

Un retour à la source plutôt réussi

Travaillant à la fonction publique camerounaise, une seule opportunité s’ouvre et elle n’a aucune intention de le laisser passer, elle s’engouffre et la saisit pour faire de son rêve de gosse une réalité. De grande en grade, elle souhaite briser la glace pour se hisser aux sommets de la pyramide. Elle s’est déjà inscrite en droite ligne pour atteindre cet objectif, car, elle a déjà publié plusieurs articles scientifiques qui sont repris dans des journaux nationaux, régionaux et même internationaux. C’est Justement, ce qui a favorisé sa montée en grade, pour devenir chargée de cours.

« J’ai commencé à travailler dans la fonction publique, et puis dès que l’occasion s’est présentée de devenir enseignante, j’ai déposé un dossier, et voilà, j’ai été acceptée.  En 2021, je suis enseignante à la Faculté de dermatologie. En janvier 2024, je suis chargée de cours, donc j’ai augmenté en grade. Cette augmentation en grade stipule vraiment de publier des articles, d’avoir des activités de recherche », se réjouit-elle.

Ses axes prioritaires

Rose Ekambi Kotto, souriante quand elle parle, mais très encrée dans le monde scientifique. Tous les axes de recherche scientifique qui l’intéressent s’annoncent clairement, quand elle remue sa langue, les mots viennent aisément. Dans sa quête sans relâche de résultat, trois axes prioritaires de recherches ont suscité son intérêt.

« J’ai comme axes prioritaires de recherche scientifique ; la dermatologie pédiatrique, la vénérologie et la dermatomanopathie. Le troisième axe est une sous-spécialisation qui va faciliter la lecture des biopsies et aider au diagnostic. Parce que si le dermatologue hésite entre deux ou trois maladies, il fait une biopsie cutanée », affirme Rose Ekambi Kotto.

Sa présentation aux 5èmes journées scientifiques de la SOGUIDERM

Lors de cette rencontre scientifique de dermatologie, Rose Ekambi Kotto a marqué les esprits en présentant une étude sur l’évolution spectaculaire des lésions profuses au niveau de la région vulvaire et anale chez une fillette de deux ans immunodéprimés par le VIH. « Justement, quand on l’a mise sous traitement ARV, la réponse thérapeutique était tellement spectaculaire que, ce cas m’a vraiment touché. Malheureusement, elle est encore toute petite, mais elle est infectée par le VIH. Il va falloir qu’elle grandisse avec, qu’elle apprenne à vivre avec cette maladie », regrette-t-elle.

S’inspirant de son mentor, le professeur Mohamed Cissé, Ekambi Kotto Rose s’efforce d’atteindre des sommets similaires dans sa carrière, tout en apportant des solutions aux problèmes dermatologiques dans son pays et au-delà. En dehors de ses recherches, elle est également active dans la communauté scientifique, participant à des forums et ateliers pour partager ses connaissances et promouvoir la dermatologie.

Mamadou Kindy BAH

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Oumar Bagou

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