jeudi 10 octobre 2024 :
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Guinée | le gouvernement engage une lutte pour éliminer le plastique à usage unique

Ce 21 septembre 2024, le général Mamadi Doumbouya signe un décret interdisant la fabrication, l’importation, l’utilisation et la commercialisation des emballages et objets en plastique à usage unique. C’est une décision des autorités guinéennes, qui donne un signal fort dans la protection de l’environnement.

La pollution plastique est un problème mondial. Environ 7 des 9,2 milliards de tonnes de plastique produites entre 1950 et 2017 sont devenues des déchets, qui ont été mis en décharge ou jetés selon l’ONU Climat. Cette mesure audacieuse des autorités de Guinée, vise à contrer la pollution plastique, un fléau qui menace tant l’écosystème du pays.

Au ministère de l’environnement, cette initiative a suscité un réel enthousiasme. « C’est essentiel face aux enjeux environnementaux en Guinée, où une large majorité des déchets est constituée de plastique. Ces déchets ne sont ni biodégradables, ni faciles à éliminer. Cette idée du président, inspirée par des pays comme le Rwanda et le Maroc, est à saluer », affirme Biliga Koïvogui, point focal climat et genre au ministère de l’Environnement et du développement durable.

Cependant, Biliga Koïvogui souligne l’importance de mobiliser les industriels et toutes les parties prenantes pour garantir l’application de ce décret. Elle a également recommandé des campagnes de sensibilisation en langues locales et la nécessité d’instaurer des systèmes de recyclage des déchets plastiques.

« Pour son application, il est nécessaire que les parties prenantes reprennent conscience afin de sensibiliser les citoyens. Instaurer des mécanismes pour le recyclage des déchets plastiques, à l’image de ce qui se fait pour les objets en fer. Parce que, depuis quelques années, des enfants et d’autres structures viennent dans les foyers pour ramasser des objets en fer. Le recyclage des déchets plastiques est une mine d’or qui est en train de se volatiliser. Les médias devraient également produire des émissions en langues locales », recommande Biliga Koïvogui.

Ce décret en lien avec l’Article 121 du Code de l’Environnement de 2019 marque une avancée considérable pour la République de Guinée qui vient de rejoindre une cohorte d’autres pays africains dans le renforcement du cadre légal de lutte contre les pollutions dont sont responsables les produits plastiques à usage unique à en croire certains acteurs de la société civile guinéenne.

« Au plan du contexte mondial, ce décret vient justement à point nommé, à l’heure où des négociations sont en cours pour l’adoption d’une convention internationale sur les déchets plastiques. Il était temps d’avoir ce texte d’application au regard de l’état des lieux marqué par la présence de toutes sortes de déchets plastiques qui jonchent nos rues et dégradent un peu partout le cadre de vie dans nos quartiers urbains et nos villages », affirme Kadiatou Barry, responsable programmation environnement et cadre de vie à Guinée Ecologie.

Des citoyens interrogés sur ce décret affirment n’avoir pas pris connaissance de ce décret interdisant la fabrication, l’importation, l’utilisation et la commercialisation des emballages et objets en plastique à usage unique, d’où la nécessité d’organiser des campagnes de sensibilisation.

Selon un rapport de la FEGEDEG, Fédération Guinéenne des Gestionnaires des Déchets, datant de 2018, la capitale, Conakry, génère plus de 1 000 tonnes de déchets par jour, dont 20 % sont des plastiques. La menace que représentent ces plastiques pour le développement durable est immense, engendrant des dégradations environnementales graves et des risques accrus de catastrophes, y compris des crises climatiques. La pollution plastique, omniprésente dans les océans et les sols, libère également des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la pollution plastique pourrait être réduite de 80 % d’ici à 2040 si les pays et les entreprises effectuent des changements profonds concernant les politiques et le marché faisant appel à des technologies existantes.

Ibrahima Sory DIALLO

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