Depuis le début de la crise sanitaire, la consommation de viande augmente. En revanche, le prix payé aux éleveurs par les vendeurs et la grande distribution diminue. Conséquence : le transport des animaux du lieu d’achat vers Conakry, est l’équation difficile à résoudre pour ces vendeurs de ruminants.
Dans toute situation difficile, il y a forcément une stratégie à adopter. Les vendeurs de bœufs et de moutons ont refusé de croiser les bras en cette période de crise sanitaire, tout en cherchant à mieux s’adapter face au virus qui est venu leur causer de grosses difficultés. Un coup très dur.
Le marché du bœuf connaît un essor marqué
Le coronavirus touche le marché du bœuf, de la ferme au comptoir du vendeur. La vente animalière locale sous toutes ses coutures connaît un essor marqué depuis le début de la pandémie. Quels sont les plans mis en place pour vendre du bétail à vendre, alors que les problèmes routiers existent ?
« Il y a des problèmes en route. Ceux qui partent dans les marchés hebdomadaires pour acheter les bœufs et les moutons, en revenant des fois, sont bloqués au niveau des barrages installés pour faire respecter le couvre-feu. Pour pallier cette contrainte, on s’est organiser à faire nos achats très tôt pour pouvoir reprendre le chemin du retour, pour éviter les heures de restrictions », raconte Alpha Oumar Baldé, vendeur de mouton au parc animalier de Dixinn.
Le transport est la cause de la hausse du prix
Le coronavirus a certainement eu une influence sur les affaires des vendeurs, et cela a causé un malentendu, une relation difficile entre acheteurs et vendeurs. La cherté des bœufs et moutons pourrait être liée aux frais de transport.
« Les chauffeurs ont augmenté le prix du transport. Si on avait l’habitude de payer une tête à 10.000 FG, ils nous obligent à payer désormais à 20.000 FG. Donc, cela a rendu cher les moutons, par rapport à avant l’arrivée de la pandémie », indexe Baldé.
Un écoulement trop lent
Certes, les ruminants sont disponibles dans les parcs animaliers, mais l’écoulement rapide de ceux-ci dure longtemps. Cependant, les clients se plaignent toujours de la cherté de la vie.
« Bien sûr nos ruminants retardent beaucoup ici. Puisque les clients viennent nous dire que gagner de l’argent en ce moment est très difficile. Il y a certains même qui nous demandent de diminuer le prix pour leur permettre de faire l’achat », affirme ce vendeur de mouton au parc animalier de Dixinn.
Des pertes sont souvent enregistrées
Suite au retard du trajet des marchés hebdomadaires jusqu’aux parcs animaliers, les ruminants meurent des fois, à destination. Face à cela, les pertes sont énormes. « Lorsqu’il y a retard en cours de route, si les moutons sont nombreux dans le véhicule, il ya d’autres qui meurent, des fois, dans un débarquement, l’on peut trouver 6 à 7 morts, c’est une perte énorme », regrette Alpha Oumar Baldé.
Eleveurs, vendeurs et acheteurs ont vivent le même mal
Les problèmes engendrés par le covid-19 et les mesures pour s’adapter ont un prix qui a un effet boule de neige jusqu’aux comptoirs des éleveurs, vendeurs et acheteurs du bétail. Le prix qui a augmenté pour certaines pièces de viande rend la situation épouvantable.
Propos recueillis par Aliou Diallo
Décryptage : Amadou Dari Diallo