Koukouboui est une localité située à 8 km de la commune urbaine de Boffa (Basse Guinée), à 154 km de la capitale Conakry. Dans cette région, au-delà de l’activité minière qui prédomine, certaines populations vivent de la carbonisation du bois entraînant des feux de brousse. Cependant, le groupement agro-pastoral dénommé l’URAK s’engage en faveur de la restauration de l’environnement.
L’URAK, l’union pour la renaissance de l’agro-pastorale à Koukouboui disposant de plus de 150 hectares de terres aménagées et aménageables est confrontée à la coupe abusive du bois pour la carbonisation, aux feux de brousse entraînant des graves conséquences sur l’environnement. Ce groupement agro-pastoral tente à ce jour d’apporter une réponse adéquate aux multiples agressions de l’environnement en plantant des anacardiers et d’autres arbres fruitiers.
Une agression de la nature à Koukouboui
Ces pratiques peu orthodoxes sur dame nature, bien qu’étant le plus souvent pour la recherche du bien-être pour ces communautés qui les pratiquent causent d’énormes problèmes environnementaux à Koukouboui. « Ces végétaux représentent une part importante pour séquestrer le Co2 de l’air, l’effet de couper augmente la température du milieu, mais aussi quand on calcine là il y a émission de Co2 qui est un puissant gaz à effet de serre. C’est grave comme effet néfaste sur l’environnement », explique le Pr. Kandet Bangoura environnementaliste.
Redonner le sourire à Dame nature
Autrefois ces terres étaient une vaste étendue de sables, des carrières où du sable était extrait, comme le souligne Abdoul Rahim Bah, membre du groupement L’URAK. « Là où nous sommes c’étaient un lieu d’extraction de sable, les trous sont là », dit-il, en nous les montrant au bout du doigt.
Dans cette zone devenue une immense forêt à perte de vue, les populations s’adonnent à la coupe abusive du bois pour la carbonisation. Ce phénomène appauvrit le sol et accélère la destruction du couvert végétal à travers le déclenchement des feux de brousse. A l’intérieur de leurs terres, ces fours qui montrent qu’il y a eu de carbonisation de bois pour le charbon sont visibles un peu partout. « On a trouvé qu’ici les habitants pratiquaient la coupe abusive du bois, aujourd’hui nous sommes en train de restaurer la nature petit à petit avec nos propres moyens », se réjouit Abdoul Rahim Bah, membre du groupement L’URAK.
Le Pare-feu, une technique contre le feu
Ayant déjà planté plusieurs hectares anacardiers sur plus de 150 hectares aménageables, la nature retrouve son caractère naturel au milieu des prédateurs faisant des pratiques néfastes leur quotidien. Ainsi, le groupement se préoccupe des feux de brousse qui envahissent parfois les domaines agricoles. Ces feux sont entraînés par les étincelles qui s’échappent lors de la carbonisation du bois. D’où la nécessité de trouver une technique adéquate pour préserver les espaces déjà restaurés. Pour faire face aux feux de brousse, le groupement adopte une solution qu’il appelle le “pare-feu”.
« Les producteurs de charbon de bois entraînent le plus souvent les feux de brousse, c’est pour cela que nous aussi, nous prenons des dispositions pour faire des pares-feux. Il s’agit donc de circonscrire la zone exposée au feu et de déclencher un contre-feu afin de créer un espace dépourvu de végétation inflammable », explique Abdoul Rahim Bah.
L’URAK, une initiative à encourager
Selon l’un des responsables de l’union pour la renaissance de l’agro-pastorale à Koukouboui L’URAK, ces activités de reboisement s’inscrivent dans un vaste programme de lutte contre la déforestation dans cette localité. Ce groupement ne veut pas s’arrêter à mi-chemin. Car, plusieurs autres hectares sont en cours d’aménagement.
« On est en train de planter, on va continuer sur cette lancée même si on n’a pas eu une formation de base en entrepreneuriat agricole. Avec le temps, on a acquis beaucoup de compétences qui pourront booster le projet », ambitionne Abdoul Rahim Bah.
Aujourd’hui, le groupement, convaincu de son engagement en faveur de la protection de l’environnement, redonne à la nature tout son éclat dans une zone où les activités humaines détruisent le couvert végétal.
Vous pouvez suivre le reportage vidéo ici :
Ibrahima Sory BAH et Mamadou Kindy BAH de retour de Koukouboui pour universciences.com