Delhi confrontée à une crise environnementale majeure qui l’oblige à fermer des établissements d’enseignement et passer à des cours en ligne.
Face à un pic de pollution alarmant, les autorités de Delhi, en Inde, ont ordonné la fermeture de toutes les écoles primaires à partir de la semaine dernière et jusqu’à nouvel ordre. La ministre en chef locale, Atishi, a annoncé la décision sur le réseau social X, déclarant : « En raison de l’augmentation des niveaux de pollution, toutes les écoles primaires de Delhi passeront aux cours en ligne jusqu’à nouvel ordre. »
Chaque hiver, un épais brouillard de pollution envahit la capitale indienne. Ce phénomène est principalement attribué aux émissions de véhicules et aux feux agricoles dans les États voisins, où les agriculteurs brûlent les chaumes pour préparer leurs terres. La situation est aggravée par l’air froid et dense, qui emprisonne les poussières et les polluants, rendant l’atmosphère irrespirable pour les 32 millions d’habitants de cette mégapole.
Cette crise coïncide avec la tenue de la COP29 en Azerbaïdjan, où la lutte contre la pollution figure parmi les thèmes centraux. Cependant, en Inde, l’urgence est palpable, pendant trois jours consécutifs, la semaine dernière, le niveau de pollution de l’air est resté dans la catégorie « sévère », avec un indice de qualité de l’air (IQA) atteignant 444, selon les données du Conseil central de contrôle de la pollution (CPCB).
Delhi est actuellement classée comme la deuxième ville la plus polluée au monde, derrière Lahore, au Pakistan, selon IQAir, une société suisse de surveillance de la qualité de l’air. Le niveau de particules fines PM2,5 y est 80 fois supérieur au seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2023, un rapport d’IQAir a confirmé Delhi comme la capitale la plus polluée au monde, avec une augmentation notable des niveaux de PM2,5 entre 2022 et 2023.
Ici le lien du rapport de IQAIR https://www.iqair.com/fr/newsroom/5-most-polluted-major-cities-in-world-2023
Les conséquences sur la santé publique sont désastreuses. Une étude de l’Energy Policy Institute de l’université de Chicago, publiée en août 2023, révèle que la pollution de l’air réduit l’espérance de vie moyenne d’un Indien de 5,3 ans. À Delhi, cette réduction atteint même 11,9 ans.
Alors que la mégapole s’étouffe, les autorités locales et internationales sont confrontées à une réalité alarmante. Sans mesures drastiques, l’avenir de Delhi et de ses habitants reste suspendu dans un nuage toxique.
Ibrahima Sory Diallo