En Guinée, on dénombre déjà 8 terrains synthétiques, avec un grand nombre à Conakry. La Fédération Guinéenne de Football ambitionne de construire 3 autres terrains synthétiques à l’intérieur du pays, dans les prochains mois. Pourtant, selon plusieurs études, ces revêtements sont constitués de certaines substances chimiques toxiques.
Inventées dans les années 60, les pelouses artificielles sont utilisées un peu partout dans le monde. Mais au début des années 2000, des réflexions émergent de partout, sur les méfaits de ces pelouses sur la santé publique.
Quoi de si dangereux sur ces pelouses ?
Plusieurs études ont été menées pour déterminer une menace de santé publique des terrains synthétiques. Des études diverses avec des conclusions plus ou moins satisfaisantes, mais elles sont unanimes sur un aspect, les gazons synthétiques contiennent des substances dangereuses commd ld rapporte le détecteur des rumeurs du Québec.
En 2006, des chercheurs de la Norvège ont affirmé avoir effectivement détecté des composés organiques volatils, sous forme d’aérosols dans l’air, au-dessus de gazons synthétiques.
Alors qu’en 2008, des chercheurs américains avaient analysé des échantillons de gazon synthétique et des particules de caoutchouc. Ils estiment que ces substances relâchées étaient peu ou très peu absorbées par le corps. En Chine des chercheurs avaient établis dans une revue littéraire scientifique en 2013, les effets du gazon synthétique sur des installateurs, qui travaillent dans des endroits moins aérés.
En 2014, les conclusions d’une étude italienne rapportent que l’émission de certaines substances est continuelle, lorsque la température est élevée. Ce qui est très préoccupant, parce qu’elle précise qu’en été, les particules de caoutchouc du gazon synthétique peuvent atteindre 60°C, pendant une journée chaude.
Pour l’Institut national de santé publique du Québec, le premier effet de l’installation de terrains en gazon artificiel et également le plus notable est l’augmentation significative des températures au sol et en surface. Les diverses études sur le sujet rapportent une élévation pouvant aller jusqu’à 10 degrés Celsius par rapport aux températures environnantes.
Par exemple, les auteurs de l’étude italienne croient que la quantité de substances toxiques relâchées par les gazons synthétiques constitue un danger pour la santé publique. Contrairement aux chercheurs du Connecticut et de la Norvège qui estiment que l’exposition à ces contaminants n’est pas assez importante pour nuire à la santé des athlètes.
Mory Diawara, joueur de première division en Guinée, ignore le danger de ces pelouses sur la santé, mais pointe du doigt la chaleur excessive qu’il ressent sur celles-ci.
“Non, je ne me suis jamais posé la question de savoir si ces pelouses représentent une menace pour la santé. Mais je peux dire que c’est très pénible de jouer sur les pelouses synthétiques, qui dégagent assez de chaleur. De ce côté, il y’a une différence avec la pelouse naturelle qui est très humide” déclare le joueur de l’AS Kaloum.
L’Afrique en marge des actions
Depuis que ces substances ont été pointées du doigt, dangereuses pour la santé, les actions sont entreprises, soit pour interdire la construction des pelouses synthétiques ou pour opter pour une pelouse sans granulat, dans certains continents. En Europe, en Amérique, en Asie, les actions sont en cours, pour réduire la construction de ces pelouses.
Le continent européen semble prendre les devants avec la commission européenne, qui dans un communiqué qui date du 25 septembre 2023, veut réduire la pollution par les microplastiques de 30 % d’ici 2030. Dans le cadre de ces efforts, elle s’emploie à réduire la pollution par les microplastiques provenant de diverses sources, par exemple, la perte de granulés plastiques, la dégradation des pneus…
Cette interdiction touche, les matériaux de remplissage granulaire utilisés, sur les surfaces de sport artificielles, qui sont considérées comme une source de rejet dans l’environnement de microplastiques ajoutés intentionnellement.
Pendant ce temps, en Afrique, les pelouses de sports artificielles sont exportées en grande quantité, ignorant ou minimisant l’impact environnemental de celles-ci.
Les nouvelles pelouses
Très avancée dans sa procédure d’acquisition de nouveaux terrains synthétiques, avec l’aide de la FIFA, la Feguifoot n’a pas voulu se prêter à nos questions, malgré plusieurs tentatives. En Guinée, sur toutes les pelouses synthétiques, on retrouve des milliers de microplastiques. Le silence de l’instance du football guinéen, sur la nature des pelouses qui seront très prochainement revêtues, nous plonge dans une perplexité. Va t-elle opter pour des fibres naturelles à la place des pneus recyclés ?
En tout cas, cette nouvelle alternative, promeut des pelouses avec des fibres naturelles, constituées de liège, des noix de coco. Pas d’odeur en été et sans risque selon un spécialiste des gazons synthétiques, cette approche est une réelle solution. En plus, le liège favorise le rebond, le confort et la stabilisation de la pelouse synthétique. Dans certaines communes européennes, la présence de ces matériaux naturels pour leur gazon synthétique est maintenant effective.
En résumé
La préoccupation est grande autour des substances chimiques toxiques présentes dans les gazons synthétiques. Cependant, les données sont insuffisantes pour établir un lien avec certains cancers du cerveau.
Mansa Moussa Mara