Le Docteur Amadou Bah, chef du service de diabétologie et des maladies endocriniennes au CHU de Donka, nous a partagé des recommandations cruciales pour les diabétiques durant le mois de Ramadan, afin que ces personnes atteintes de cette maladie puissent jeûner en toute sécurité.
Le mois saint du Ramadan a démarré ce samedi 1er mars en Guinée, comme dans la plupart des pays musulmans du monde. Mais à chaque année qu’il est accueilli dans nos domiciles, il trouve des patients diabétiques qui se divisent en trois catégories à savoir : les patients à faible risque, qui peuvent jeûner sans danger; les patients à risque modéré, qui doivent consulter un médecin avant de commencer le jeûne. Si le jeûne est maintenu, un suivi médical est indispensable pendant tout le mois et les patients à haut risque, pour lesquels le jeûne est interdit.
Les diabétiques nécessitent de se consulter 3 mois avant le Ramadan
La maladie touche plus de 800 millions d’adultes dans le monde selon l’organisation mondiale de la santé. Il est donc crucial pour ces personnes de consulter un médecin spécialiste, 3 mois avant le Ramadan afin d’obtenir des informations et une meilleure éducation sur la gestion du diabète. L’objectif est de stabiliser leur état pour que la glycémie soit autour de 1,20 g, avec un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) compris entre 5,6 et 7 % pour pouvoir entamer le Ramadan.
« Malheureusement, les gens ne viennent pas en consultation avant le jeûne. Chaque année, pendant les premiers jours de Ramadan, nous recevons de nombreux malades, certains dans un état grave, allant jusqu’au coma », a expliqué Docteur Amadou Bah.
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par un excès de sucre dans le sang, appelé hyperglycémie. Cette hyperglycémie prolongée expose à diverses complications.
Le diabète de type 2 est le plus fréquent (plus de 90 %) et est en forte progression dans le monde entier. Pour préparer au mieux l’organisme avant le jeûne, il est conseillé aux diabétiques de revoir leur régime alimentaire, en évitant les aliments à indice glycémique élevé qui peuvent faire monter le taux de sucre, tels que les sucreries, les boissons trop sucrées et les sauces grasses. Pour bien faire et éviter des soucis de santé, il est recommandé de privilégier un petit déjeuner régulier et léger.
« Il existe un risque d’hypoglycémie chez les diabétiques, qui se manifeste par une chute excessive du taux de sucre dans le sang. La personne peut alors commencer à trembler, à transpirer et à avoir des vertiges. Dans ce cas, nous conseillons à nos patients de rompre immédiatement leur jeûne et de corriger la situation », a ajouté Docteur Bah.
Les lecteurs de glycémie adaptés aident à surveiller le taux de sucre dans le sang
De nos jours, les diabétiques peuvent contrôler leur glycémie pendant le jeûne grâce à des lecteurs de glycémie adaptés. Le Docteur Amadou Bah recommande aux malades de surveiller régulièrement leur taux de sucre au cours de la journée pendant le Ramadan. Cela ne contre-indique pas le jeûne.
« Il suffit de se piquer le bout du doigt et de mettre le sang sur une bandelette de lecteur de glycémie. Si vous constatez que votre glycémie est de 0,70 g/L, vous êtes en hypoglycémie. En revanche, si elle dépasse 2,50 g ou 3 g, votre diabète est déséquilibré, et vous devez rompre le jeûne immédiatement », a-t-il précisé.
Pour rompre le jeûne en toute sécurité, il est conseillé aux personnes diabétiques de commencer par une boisson chaude et quelques dattes pour faire remonter leur taux de sucre. Continuer à avoir une glycémie stable après le jeûne est possible en maintenant le rythme habituel du traitement et en ayant une hygiène de vie alimentaire adéquate dans la gestion du diabète.
Fanta Barry