Depuis l’apparition du premier cas confirmé le 4 juin 2025, la Guinée fait face à une épidémie de mpox, une maladie virale autrefois appelée variole du singe. À la date du 28 juin, le pays compte 33 cas confirmés, dont un seul patient guéri et aucun décès enregistré, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS).
Une zoonose venue d’Afrique
Le mpox est une maladie zoonotique, c’est-à-dire transmise de l’animal à l’homme. Le virus est naturellement présent chez certains rongeurs en Afrique. La transmission à l’humain peut se faire :
- par contact direct avec des animaux infectés,
- par contact avec des lésions cutanées ou les muqueuses de personnes malades,
- de manière indirecte via des matériaux contaminés comme la literie ou les surfaces,
- possiblement via les gouttelettes respiratoires dans certains cas.
Symptômes : une maladie à deux phases
Après une période d’incubation d’environ 12 jours, les personnes infectées développent d’abord un syndrome fébrile : fièvre, frissons, douleurs musculaires, maux de tête, grande fatigue. Cette phase dure entre 1 à 4 jours. La personne est contagieuse dès l’apparition des symptômes.
S’ensuit une phase éruptive durant 2 à 4 semaines, marquée par des éruptions cutanées caractéristiques : petites taches qui évoluent vers des vésicules, pustules puis des croûtes. Les lésions peuvent toucher l’ensemble du corps, notamment la paume des mains et la plante des pieds, avec souvent un gonflement des ganglions lymphatiques.
Prévenir la maladie : un enjeu de santé publique
En Afrique, la stratégie de prévention repose principalement sur la réduction des contacts entre humains et faune sauvage, et la sensibilisation des populations aux risques zoonotiques. Cela implique également de s’attaquer aux causes structurelles comme la pauvreté, la dépendance à la viande de brousse et les conditions de promiscuité dans certaines zones.
Une riposte organisée
L’ANSS a déployé une réponse rapide à travers une coordination des acteurs à différents niveaux, la surveillance active dans les régions de Conakry et Kindia. L’agence annonce le suivi de 79 contacts identifiés, dont 8 nouveaux à Forécariah,
Des investigations de terrain intensifiées, et une prise en charge des cas suspects ou confirmés dans les Centres de Traitement Épidémiologique (CT-Epi).
Une vigilance de tous les instants
Même si aucun nouveau cas n’a été enregistré depuis plusieurs jours, les autorités sanitaires restent en alerte. Les défis restent nombreux : identifier les cas suspects, retracer les chaînes de transmission et mobiliser des ressources suffisantes.
Les populations sont invitées à rester informées, à éviter tout contact avec des animaux sauvages ou des personnes malades, et à respecter les mesures d’hygiène. La maîtrise de l’épidémie repose aussi sur l’engagement communautaire.
Mamadou Kindy Bah