Face à une augmentation préoccupante des cas de méningites bactériennes graves en 2023 et 2024, la France modifie ses politiques sanitaires pour renforcer la protection de sa population.
À compter du 1er janvier 2025, la vaccination contre les méningocoques devient obligatoire pour les nourrissons et recommandée sous forme de rappel pour les adolescents, une mesure sans précédent dans le pays.
Une recrudescence inquiétante
Les méningites à méningocoques, causées par des bactéries responsables d’infections invasives, ont connu une recrudescence significative ces dernières années. Selon le Centre national de référence des méningocoques de l’Institut Pasteur, plus de 500 cas ont été recensés entre janvier et novembre 2024, établissant un triste record en deux décennies. L’infectiologue Muhamed-Kheir Taha, spécialiste du sujet à l’Institut Pasteur, alerte : “les infections par méningocoques constituent un risque majeur de santé publique, avec un taux de mortalité élevé, même avec un traitement antibiotique.”
Une vaccination adaptée et élargie
Le ministère de la Santé introduit une vaccination obligatoire pour les nourrissons contre les souches A, B, C, W et Y, les plus dangereuses. Deux doses seront administrées, à 6 et 12 mois, notamment avec le vaccin Nimenrix de Pfizer. Les adolescents, quant à eux, recevront une dose de rappel contre les souches A, C, W et Y avec des vaccins comme Menquadfi (Sanofi) ou Menveo (GSK).
En parallèle, le vaccin anti-B, administré en trois doses séparées dès l’âge de 3 mois, reste inchangé avec le Bexsero de Pfizer.
Un enjeu de santé publique…
La méningite, définie par l’Institut Pasteur comme une infection des enveloppes du cerveau et de la moelle épinière, peut avoir des conséquences graves, incluant des séquelles neurologiques et un taux de mortalité d’environ 10 %. Ces mesures visent à endiguer la propagation et à protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les jeunes enfants. Avec ce nouveau programme, la France espère réduire drastiquement le nombre de cas et limiter les impacts de ces infections graves. Les autorités sanitaires rappellent que la vigilance et la prévention restent essentielles pour faire face à cette menace persistante.
Il faut rappeler selon un rapport de l’organisation mondiale de la santé date du mois de juillet 2024, au mois de décembre 2023, le vaccin MenAfriVac était déjà intégré dans le programme de vaccination systématique de 14 États Membres de la ceinture africaine de la méningite. Entre août 2021 et décembre 2023, 8 États Membres ont intégré le vaccin dans leur programme de vaccination systématique. De plus, 12 de ces 14 États Membres ont mené des campagnes de rattrapage avec le vaccin MenAfriVac, touchant plus de 50 millions d’enfants âgés de 1 à 12 ans.