Depuis la réélection de Donald Trump à la tête des Etats Unis, la lutte contre le réchauffement climatique a connu des revers significatifs. Son administration adopte une approche climatosceptique minimisant l’urgence climatique. Cette attitude du deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre fait sans doute persister l’inquiétude quant au recul des engagements aussi bien sur le plan local qu’international. Mais des initiatives continues de naitre pour que puisse continuer le combat légitime en faveur du climat.
Ce fut le cas du « Sommet Climate Chance Europe-Afrique », qui a rassemblé 1,500 participants de plus de 40 pays pour renforcer la coopération entre l’Europe et l’Afrique sur l’adaptation au changement climatique. Tenue à Marseille du 31 Mars au 1er Avril 2025, Cette rencontre des représentants des réseaux de collectivités territoriales, de peuples autochtones et organisations de la société civile s’est soldée par l’adoption d’un document-cadre intitulé « Déclaration de Marseille ». Cette déclaration constitue une sorte de formulation des principaux axes de coopération à renforcer entre l’Europe et l’Afrique « pour répondre au défi et à la menace que représente le réchauffement climatique ». S’il est avéré que le continent africain a peu contribué à l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, il reste confronté à des risques climatiques disproportionnés auxquels ce sommet tente de répondre.
Cependant les participants n’ont pas manqué de souligner leur inquiétude quant à « une baisse significative des budgets des aides publiques au développement » qu’ils estiment pourtant comme étant des outils nécessaires pour le déploiement d’actions de terrain répondant aux besoins des populations et leur permettant une plus grande résilience. Ces actions contribuent par ailleurs à l’atteinte des ODD et à la préservation des biens communs comme les ressources naturelles, la biodiversité et le climat.
Dans le contexte d’extrême tension internationale et de polarisation politique engendrée par, entre autres, la guerre entre la Russie et l’Ukraine et celle entre l’Israël et le Hamas. Les auteurs de cette déclaration sont convaincus que « le renforcement, au-delà des simples déclarations, des coopérations effectives entre l’Europe et l’Afrique sur l’adaptation au changement climatique est une voie concrète pour dessiner un monde plus solidaire et apaisé, plus résilient pour tous et toutes, respectueux des droits humains et de l’environnement. » Ils reposent donc ce renforcement de coopération sur cinq axes allant de la recherche de solutions financières et techniques maniant adaptation et atténuation au rôle-clé de l’action territoriale en passant par l’enjeu central de l’adaptation du logement et de la résilience urbaine. Et un accent particulier est mis sur les coopérations scientifiques qu’ils considèrent comme un socle pour forger des réponses au défi du réchauffement climatique.« Les moyens alloués aux coopérations scientifiques doivent être fortement renforcés, avec un soutien au développement de la recherche africaine. » mentionnent-il au titre du premier axe de coopération entre européens et africains.
Il faut noter que le financement de la lutte contre le changement climatique en Afrique est un enjeu crucial mais il reste insuffisant par rapport aux besoins du continent. Malgré la mise en place de programmes de financement comme le fonds pour les changements climatiques de la Banque africain de développement, le fond vert pour le climat etc… l’accès au financement reste limité et son efficacité est freinée par des procédures complexes, le manque de capacité technique, et la faible mobilisation des ressources nationales.
M L Bangoura