Située à une centaine de Kilomètre de la capitale Conakry, la préfecture de Forécariah, pourrait devenir un acteur clé de la transition énergétique grâce à ses riches ressources en énergies renouvelables. C’est ce que révèle une étude récente menée par des chercheurs de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Ces travaux qui portent sur l’exploitation de l’énergie solaire et éolienne ouvrent de nouvelles perspectives pour répondre aux besoins énergétiques de la région et de tout le pays.
Un ensoleillement propice pour l’énergie solaire
Ainsi, selon l’étude, Forécariah bénéficie d’un ensoleillement annuel moyen de 5,34 kWh/m²/jour, valeur suffisante pour permettre l’installation de centrales solaires à grande échelle. « Avec un ensoleillement aussi constant durant toutes les saisons, cette préfecture pourrait alimenter non seulement ses zones rurales, mais également les localités alentour » fait noter Dr Mohamed Fofana, principal auteur de l’étude. Les chercheurs pensent que la capacité solaire installée pourrait atteindre 20 MW.
L’énergie éolienne, une alternative de complémentarité
Malgré des vitesses du vent relativement faibles au niveau de la région estimées à 3 m/s de moyenne de vitesse annuelle, elles sont suffisantes pour produire de l’électricité. Les travaux estiment qu’environ 82 éoliennes seraient capables de sortir une puissance conjointe de 2 MW. « Ces parcs éoliens même modestes seraient en mesure de renforcer la diversification du mix énergétique et la fiabilité de l’approvisionnement électrique », soutient le Docteur Amadou Lamara Bah, coauteur de l’Etude.
Des données scientifiques fiables au service du décideur
Au-delà de ces résultats, les chercheurs se sont attachés à travailler sur des données fiables sur 21 années d’observations météorologiques à partir de mesures d’irradiation solaire et de vitesses de vents. Ils ont également étudié la rose de vent, qui donne la direction dominante des vents dans la région, et permet d’optimiser l’orientation des aérogénérateurs en vue de maximiser leur production potentielle.
Les propositions des chercheurs
L’Etude ne se limite pas au seul exposé du potentiel énergétique de Forécariah. Elle préconise également des actions concrètes en vue d’exploiter ces ressources naturelles : Il faut élaborer des projets de centrales solaires photovoltaïques et éoliennes, tourner son souhait vers les zones rurales non électrifiées pour réduire les inégalités d’accès à l’énergie. Investir dans la recherche et développement et les technologies : adapter les éoliennes aux vitesses de vent locales et former les techniciens pour entretenir ces infrastructures. Mobiliser les populations locales : encourager l’adoption des énergies renouvelables par la sensibilisation et la formation.
Cette étude a fait de Forécariah un laboratoire pilote de l’exploitation des énergies renouvelables en Guinée, qui peut non seulement répondre aux besoins locaux mais aussi contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) en matière d’énergie propre et abordable.
Pour mettre en œuvre ces préconisations, les chercheurs appellent « à une synergie d’actions entre les autorités locales, les investisseurs privés et les institutions nationales. En valorisant ce potentiel, la Guinée pourrait certainement poser les jalons d’un avenir énergétique durable ».
Alpha Oumar Bagou BARRY
