Depuis l’apparition des premiers cas de Covid-19 en Guinée, en mars dernier, plusieurs mesures ont été prises par les autorités. Mais, le virus continue de se propager, plus de 4 500 personnes ont été testées positives. Pour contrôler la propagation de la maladie, et venir à bout du virus, plusieurs spécialistes militent pour un dépistage massif de la population guinéenne.
Mais sur la question de savoir le type de diagnostic utilisé en Guinée, la réponse est claire. « Actuellement, dans les laboratoires guinéens nous utilisons les tests d’amplifications d’acide nucléique. Communément, les gens appellent cela les PCR » nous a confié le Dr Alpha Kabinet KEITA, infectiologue, directeur adjoint du Centre de Recherche en Infectiologie de Guinée (CERFIG).
Cette technique permet de façon assez simple de rechercher ce que les gens appellent l’information génétique que le virus produit et qui est retrouvée au sein de l’organisme infecté par le virus. Mais, il y’a aussi la technique de biologie moléculaire qui permet d’amplifier les acides nucléiques qui existes. « C’est une technique qui permet de mettre en évidence le virus en essayant de détecter l’ARN du virus que l’on retrouve sur les prélèvements effectués chez l’humain » explique le Dr KEITA. Il y’a aussi les techniques sérologiques mais, c’est des techniques qui sont basées soit sur la détection des anticorps ou la détection des antigènes.
A la question de savoir si l’on peut utiliser la technique sérologique pour procéder à un dépistage massif de la population guinéenne, le Dr Keita apporte des précisions : « les études qui sont publiées, il faut faire attention avec le test anticorps et antigènes. Parce que simplement, ce sont des substances qui apparaissent un peu tardivement dans l’évolution du Covid-19. Quand bien même, il existe donc des phases ou des catégories pour expliquer cette situation : phase asymptomatique et celle symptomatique. Donc ce qui veut dire que les 14 jours de la phase asymptomatique, plus une semaine dans la période symptomatique, la personne infectée peut être en mesure de transmettre le virus autour d’elle » a détaillé l’infectiologue, le Dr Alpha Kabinet KEITA.
Concernant, le test de dépistage massif de la population guinéenne, l’infectiologue guinéen pense que c’est la meilleure façon de finir avec la pandémie. Toutefois, le Dr Alpha Kabinet KEITA pense que ces tests de sérologie ne peuvent être l’option à privilégier pour l’instant. Il explique pourquoi : « au niveau de la Guinée, nous sommes entrains de faire notre propre évaluation de ces tests de sérologie. Les résultats vont être disponibles sous peu de temps et c’est ce qui permettra de confirmer ou d’infirmer les résultats des études qui sont disponibles dans la revue littéraire scientifique concernant ces tests. Je suis partisan du dépistage massif mais en utilisant les bons outils. Cela est évident, si on dépiste tout le monde.
Ça permet d’isoler l’ensemble des cas porteurs du virus et réduire le risque de transmission. Et on réussira à le faire en utilisant les bons outils. En ce moment, l’outil dont nous disposons qui peut nous donner la certitude de diagnostiquer et ne passer à côté d’aucun cas suspect c’est l’APC. Les données que nous disposons sur la sérologie, je ne suis pas convaincu que celles-ci puissent permettre massif de la population » fait remarquer le Dr Kabinet KEITA.
Depuis l’apparition des premiers cas de Coronavirus en Guinée en mars dernier, les autorités se battent pour stopper la propagation du virus, à ce jour le pays compte 4639 cas confirmés, 3327 guéris, 26 morts. Malgré la batterie de mesures prises, le combat n’est pas encore gagné, et malheureusement, les outils disponibles ne peuvent permettre à passer à un dépistage massif de la population guinéenne. Faire en sorte que les non malades ne tombent pas malades et de guérir les malades ou de faire en sorte que ces malades soient immunisés restent la mission principale de tous les dirigeants.
Alpha BARRY