La formation des acteurs des plateformes One Health a été officiellement lancée ce lundi au Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée (CERFIG). Cette initiative vise à renforcer les compétences des professionnels engagés dans la surveillance et la lutte contre les maladies à potentiel épidémique.
Initiée par le CERFIG, cette formation s’étendra sur une période d’un mois. Elle regroupera des acteurs des plateformes One Health (une seule santé), venus des régions administratives de la Guinée et de la capitale Conakry. La formation se déroule dans le cadre du projet DOPERAUS sur financement du Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) du Canada.
Pourquoi renforcer les capacités des acteurs ?
En 2014, la Guinée a été confrontée à l’épidémie d’Ebola, la plus grande crise sanitaire du pays, et l’une des crises sanitaires les plus importantes de l’Afrique. Ces raisons ont poussé, le CERFIG à initier cette formation, dans le cadre de la surveillance épidémiologique. Lors de la cérémonie d’ouverture, le Pr Abdoulaye Touré, Directeur du CERFIG, a souligné l’importance de cette formation dans un pays régulièrement confronté à des crises sanitaires.
« Après, d’autres épidémies ont suivi, et même actuellement, nous faisons face à des maladies telles que la rougeole et la fièvre Lassa. Donc, il est important pour nous de continuer à renforcer les capacités des acteurs qui sont sur le terrain, en première ligne dans la surveillance de ces maladies à potentiel épidémique. », a-t-il déclaré.
Face à ces défis, il est essentiel de renforcer les capacités des acteurs de terrain, qui jouent un rôle clé dans la surveillance et la gestion de ces maladies.
« Plus de 7 maladies sur 10 à potentiel épidémique qui surviennent chez l’homme sont d’origine animale, tandis que l’homme et les animaux vivent dans le même environnement. C’est une action commune qui permet de lutter contre les maladies à potentiel épidémique », conclut le directeur du CERFIG.
Une formation multidisciplinaire
Le programme de formation repose sur 7 modules couvrant divers aspects de l’épidémiologie de terrain, est axé sur l’approche One Health qui reconnaît l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale. En effet, plus de 70 % des maladies à potentiel épidémique qui touchent l’homme sont d’origine animale. Dans ce contexte, une action concertée est indispensable pour prévenir et contenir les épidémies.
Le Pr Alexandre Delamou, professeur de santé publique et consultant principal du programme, a détaillé le contenu des modules de formation.
« Nous allons commencer par les concepts de One Health (une seule santé). Nous aborderons également l’épidémiologie, la surveillance épidémiologique dans le monde animal, ainsi que la gestion et le transport des échantillons. Un module est également consacré à la recherche opérationnelle. L’objectif est que les participants, une fois formés, puissent à leur tour former d’autres acteurs dans leur localité », a-t-il expliqué.
Capitaliser cette formation
Dr Gbamou Nouanan, représentant de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), a salué l’initiative tout en insistant sur la nécessité d’une meilleure exploitation de cette formation. « C’est une belle initiative, et cette formation est très riche. Vous faites assez de formations, mais vous ne les capitalisez pas. Au sortir de cette formation, vous devez être en mesure de collaborer pour une gestion efficace de la santé publique », a-t-il déclaré.
Avec cette formation, la Guinée renforce son dispositif de prévention et de riposte contre les épidémies, en dotant ses acteurs de terrain des compétences nécessaires pour une surveillance efficace.
Mansa Moussa Mara
