En prélude à la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Océan, qui se tiendra du 9 au 13 juin 2025 à Nice, en France, Luc Briard, ambassadeur de France en Guinée et en Sierra Leone, rappelle dans une tribune l’urgence de protéger les océans.
Du 9 au 13 juin prochains, les regards du monde entier seront tournés vers Nice, qui accueillera la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3). Protéger l’océan par des actions concrètes est l’objectif que s’est fixé la France pour cette rencontre décisive pour l’avenir de la planète bleue. Chefs d’État, chercheurs, scientifiques, acteurs économiques, militants et citoyens engagés s’y retrouveront autour d’une priorité commune : la préservation des océans.
L’Océan, bien commun en danger
Pour Luc Briard, ambassadeur de France en Guinée et en Sierra Leone, l’océan n’est pas simplement une vaste étendue d’eau salée. Il constitue un acteur essentiel de la vie sur Terre. « L’océan est notre bien commun », rappelle-t-il dans une tribune rendue public. Il nourrit les peuples et les protège. « Un humain sur trois dépend de l’océan pour vivre, il régule également le climat, abrite une biodiversité exceptionnelle, et représente une source majeure de commerce, d’énergie et de savoirs scientifiques. Pourtant, il est en danger », s’alarme le diplomate français.
Chaque année, plus de 8 millions de tonnes de plastique y sont déversées, selon la revue Science. À cela s’ajoutent la surexploitation des ressources halieutiques, l’acidification, la montée du niveau de la mer et la destruction des écosystèmes marins. Toutes ces menaces sont directement liées aux dérèglements climatiques que connaît le monde.
Vers un pacte global pour les océans
Dix ans après l’Accord de Paris, la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan UNOC3 représente une opportunité historique. À Nice, les discussions pourraient aboutir à des « accords de Nice », un pacte international en faveur de la conservation et de l’utilisation durable de l’océan. Ce cadre s’inscrit dans la continuité des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’ONU en 2015.
Parmi les leviers évoqués figurent une meilleure gouvernance, des financements accrus et un accès renforcé à la connaissance scientifique. Le traité sur la biodiversité en haute mer (BBNJ) est présenté comme un outil clé. La haute mer qui couvre plus de 60 % des océans échappe encore à toute régulation internationale claire. Cette zone est le théâtre de pollutions massives, de pêches illégales et de pratiques destructrices. La ratification du traité par au moins 60 pays est indispensable pour son entrée en vigueur.
Mobiliser les financements et la science
Protéger l’océan, c’est aussi miser sur une économie bleue durable, soutenue par des financements publics et privés. À Nice, des annonces fortes sont attendues sur le transport maritime, le tourisme, le commerce et les investissements.
Mais comment préserver ce que l’on connaît si peu ? « Nous devons accroître notre connaissance de l’océan et mieux la diffuser. Aujourd’hui, nous sommes capables de cartographier la surface de la Lune ou celle de Mars, mais le fond des océans nous demeure inconnu. Ils recouvrent pourtant 70 % de la Terre ! », précise Luc Briard. C’est pourquoi il invite la communauté internationale à investir davantage dans la recherche scientifique, l’innovation technologique et l’éducation des populations.
La Guinée appelée à s’engager
À quelques semaines de l’ouverture de la troisième conférence des Nations Unis sur l’Océan (UNOC3), l’ambassadeur de France en Guinée et en Sierra Leone appelle les autorités guinéennes à ratifier le traité sur la biodiversité en haute mer (BBNJ) avant le 9 juin. « Votre engagement est décisif pour la gestion durable de la haute mer », souligne-t-il, tout en exprimant l’espoir de voir la Guinée représentée à Nice pour célébrer ensemble cette avancée majeure.
L’Océan, une responsabilité universelle
Dans un contexte où les pays peinent parfois à s’entendre, la troisième Conférence des Nations Unis sur l’Océan (UNOC3) apparaît comme une bouffée d’espoir. L’océan n’est pas un enjeu secondaire, il est un lien universel, au cœur des équilibres climatiques et de notre avenir commun. « Nous sommes l’Océan » : cette affirmation de l’ambassadeur symbolise l’interdépendance entre l’humanité et la mer. À Nice, les peuples du monde ont rendez-vous avec leur responsabilité et leur avenir.
Ibrahima Sory Bah