Depuis plus de 16 ans, Michael Dieng met ses compétences scientifiques et pédagogiques au service de la protection de l’environnement et de l’adaptation au changement climatique en Guinée. Né à Ndantawi, un paisible village de la commune urbaine de Mali, il a grandi au cœur de la nature.
Son enfance, partagée entre l’école française, l’école coranique et les activités agricoles, a façonné son rapport profond à l’environnement. « Nous aidions nos parents dans les champs, surveillions les récoltes et ramassions le bois mort pour la cuisine », raconte-t-il. Cette proximité quotidienne avec la terre a nourri sa vocation de protéger la nature et de comprendre les interactions entre l’homme et son environnement.
Des valeurs familiales à la vocation scientifique
Issu d’une famille modeste mais rigoureuse, Michael trouve son premier modèle en son père, ancien combattant de l’armée française et guinéenne. « Il aimait la rigueur, le travail, la sincérité. C’est lui qui m’a appris à servir, à rester droit, même dans les moments difficiles », se souvient-il.
Comprendre et protéger l’environnement
Dès le collège, Michael choisit un chemin différent de celui de ses frères et sœurs, qui s’orientent vers les sciences sociales. « Je voulais faire la différence », dit-il.
Il opte pour les sciences expérimentales, avec la conviction de contribuer à la protection du vivant et à la gestion durable des ressources naturelles. Après l’obtention de son baccalauréat en sciences expérimentales en 2003, il intègre l’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation de Guinée (ISSEG), où il décroche un DEUG, une licence et une maîtrise en biologie et géologie.
De l’enseignement à la recherche environnementale
De 2008 à 2018, il enseigne la biologie au Lycée Barry Diawadou de Dabola. Pour lui, « éveiller la curiosité des élèves et leur montrer que la science est une façon de comprendre la vie » est une véritable passion. Son désir d’agir concrètement pour l’environnement le conduit à rejoindre le Centre d’Étude et de Recherche en Environnement (CERE) de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, où il obtient un Master en sciences de l’environnement.
Sa carrière de chercheur débute avec passion, mais non sans obstacles. « Passer de l’enseignement secondaire à la recherche scientifique, c’est une transition exigeante », explique-t-il. Depuis 2022, il prépare un doctorat interdisciplinaire au sein de l’École Doctorale de la Vie, de la Santé et de l’Environnement de la même université.
Un engagement climatique
Michael Dieng maîtrise des outils modernes d’analyse environnementale tels que QGIS, Python, Power BI et Kobotoolbox, essentiels pour cartographier les zones vulnérables et suivre les projets climatiques. Il participe activement à la coordination des zones clés de biodiversité, à l’inventaire des gaz à effet de serre et à la mise en œuvre de stratégies d’adaptation au changement climatique. Son expertise couvre la gestion durable de l’agriculture, la protection des écosystèmes côtiers et forestiers, ainsi que la prévention des risques liés aux catastrophes naturelles.
Une expérience de terrain au service des communautés
Des zones côtières menacées par la montée des eaux aux projets de conservation de la biodiversité, il a conduit des études, animé des ateliers de sensibilisation et encadré des équipes pour atténuer les impacts environnementaux.
Son rêve : « Développer des compétences solides, créer des solutions locales, et surtout, former une génération de jeunes conscients de l’importance de protéger notre environnement », se dit-il.
Il a également participé à des initiatives internationales comme le Hackathon Collectif 5 Deltas au Sénégal et le NASA Space Apps Challenge, développant des solutions innovantes face aux risques d’inondation et aux défis climatiques.
Convaincu que la science n’a de valeur que si elle sert la société, il forme et inspire les nouvelles générations d’experts, journalistes et acteurs de terrain. Pour lui, la science et l’engagement collectif sont les clés pour protéger l’environnement et construire un futur durable, il transmet son savoir avec passion et humilité.
« Produire de la science, c’est bien. Mais il faut qu’elle serve à résoudre des problèmes réels : la gestion de l’eau, la dégradation des sols, la baisse de la pluviométrie », dit-il.
Sécheresses, érosion côtière, vagues de chaleur, baisse de la pluviométrie, autant de menaces qui pèsent sur l’agriculture, les ressources hydriques et la sécurité alimentaire.
« Notre survie dépend des ressources naturelles, mais ces ressources sont aujourd’hui fragilisées », alerte-t-il.
La science comme mission pour un futur durable
De Ndantawi à Conakry, son parcours témoigne d’une même conviction : protéger la nature, c’est protéger l’avenir. Pour Michael Dieng, la science n’est pas seulement un métier, c’est aussi une mission, un engagement concret pour construire un futur durable et résilient pour la Guinée.
Mamadou Kindy BAH













