vendredi 29 mars 2024 :
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Coronavirus en Guinée : quel bilan après un peu plus d’un an de crise sanitaire ?

Du début à la fin, l’année 2020 aura été vécue à l’ombre du covid-19, virus destructeur à l’impact planétaire. En Guinée, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), chargée à la riposte contre cette pandémie a engrangé des résultats probants certes, mais, les faiblesses ont existé. Comment apporter les corrections nécessaires à cela pour continuer le combat intense dans la lutte contre ce virus ? Docteur Sory Condé, chargé d’études au département surveillance de l’ANSS, dresse le bilan – d’une année symbolique qui a pris tous les secteurs de la vie, notamment la santé publique au dépourvu – à Universciences.

Ce qu’il faut retenir d’une année de crise sanitaire en Guinée a du top et du flop pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire ; l’Institution qui est en première ligne dans la lutte contre la pandémie liée au coronavirus.  Selon Docteur Sory Condé, le virus a infecté : « 22.046 personnes et provoqué plus de 141 décès depuis son apparition sur le territoire guinéen, le 12 mars 2020, avec 19.466 guéris ; sur un taux 0,6%. »

Pas mal de stratégies de l’ANSS, la course contre la montre du virus continue

Avec ce résultat, le département surveillance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire a peaufiné des stratégies de riposte idoines qu’est la vaccination de masse, face à cette pandémie qui continue sa propagation dans les populations de la capitale Conakry et de l’intérieur du pays. « Par rapport à la stratégie mis en œuvre dans la lutte contre le covid-19, il y a la campagne de vaccination, que nous avons entamé le 5 mars 2021 et qui se poursuit dans la ville de Conakry ; dont aussi, le lancement officielle vient d’être fait le vendredi dernier dans toutes les villes régionales de l’intérieur du pays. Et la vaccination déjà, continue dans ces villes régionales, les autres préfectures sont en train de faire les préparatifs en ce qui concerne la mise en place effective du plan de vaccination contre le covid-19, » explique Docteur Sory Condé, chargé d’études au département surveillance de l’ANSS.

L’expérience acquise avec Ebola rééditée sur la pandémie de covid-19

Depuis l’apparition du virus, l’ANSS a récolté des acquis, tout en tirant la leçon sur l’expérience acquise avec l’épidémie d’Ebola de 2014-2016, le Docteur Sory Condé en rappelle quelques-uns, « dans cette lutte, nous avons au sortir de l’épidémie d’Ebola, tiré les leçons, en mettant en place les centres de traitement des épidémies dans toutes les préfectures en formant les équipes préfectorales d’alerte et de réponse aux épidémies et dans chacune des régions, nous avons des équipes de réponse aux épidémies. Mais aussi dans les préfectures, on a mis en place des centres d’opération d’urgence, donc lorsque la pandémie s’est déclarée, on a mis en branle ce dispositif de riposte. Cela, nous a permis de diminuer drastiquement, les cas de contaminations au covid-19, mais aussi le nombre de décès, en maitrisant les hospitalisations. »

Des faiblesses qu’il faille corriger rapidement avec la coopération des citoyens

Certes, il ya des faiblesses auxquelles, il faut apporter de mesures adéquates. C’est avec le concours des populations, que le bout du tunnel sera atteint en respectant les gestes barrières, en se vaccinant, en portant attention à tout ce qui pourrait contribuer à la propagation du virus. Parce que l’Agence nationale de sécurité sanitaire va beau dicter des mesures de protection contre le virus, si elles ne sont pas appliqué à la lettre par les populations, toutes les efforts fournis n’apporteront à rien.

« Ce qui n’a pas marché, c’est à diffèrent niveau, il faut dire qu’une épidémie, lorsqu’une lutte est engagée contre elle, avec certaines mesures qui sont restrictives, modifient nos façons de vivre. Et quand, cela dure dans le temps, les gens se lâchent de l’application de ces mesures. Donc, il ya aujourd’hui la non observance des mesures barrières par la majorité de la population. J’ai emprunté le magbana pour venir au service, dedans, il n’y avait pas plus de 2 personnes qui portaient les bavettes, pas distanciation physique. On est pas habitué à la distanciation pendant les cérémonies, pendant les prières, donc l’appliquer pendant 1 ou 2 mois, c’est compréhensible ; mais quand cela fait 3 voire 6 mois ou 1 an, les gens deviennent fatigués de ces mesures. L’autre côté où, il ya des failles, c’est aussi l’identification des contacts, avec les investigations, parfois les gens ne coopèrent pas facilement comme on le veut pour détecter le virus et les prendre en charge pour leur traitement, » confie Docteur Condé.

La vaccination de masse a été la première arme de riposte contre les virus dans l’histoire des épidémies

Cependant, la vaccination de masse est mise en œuvre dans l’objectif de couper la chaîne de contamination. Puis que l’histoire des épidémies de partout dans le monde nous rappelle que le salut à une vie normale est en grande partie venu de la vaccination de la plus grande majorité ou bien  de l’ensemble de la population. Pour le Docteur Sory Condé, « la vaccination est pour empêcher la transmission du virus. Le 5 mars, nous avons lancé la campagne officielle de vaccination, présidé par le ministre de la santé. Et de cette date à maintenant, il ya 89.827 personnes qui ont bénéficié d’une dose ; 39.527 personnes qui ont déjà finies avec les 2 doses. Tous les types de vaccins que nous avons sont à deux administrations. »

La guerre est loin d’être gagnée contre le virus

Malgré les efforts consentis depuis une année, le virus s’accélère. C’est pourquoi l’Agence nationale de sécurité sanitaire doit réagir à la même vitesse et se tenir prête devant la montée en flèche des contaminations. Quand bien même, il y a encore encore 20.000 patients alités dans les différents centres de traitement épidémiologique. Alors la guerre est loin d’être gagnée contre le covid-19 face à la progression rapide du virus.

        

Propos recueillis par Mamadou Kindy BAH     

Décryptage : Amadou Dari DIALLO

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Oumar Bagou

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