Dans la ville minière de Boké – 300 km de Conakry, les personnes en situation de handicap ont payé les frais du coronavirus. Elles ont vu leurs activités bloquées, celles qui se livraient à la mendicité ont été contraintes de quitter le centre-ville pour cause de précarité de vie.
Le coronavirus s’est abattu sur les mendiants comme un couperet. Les personnes handicapées traversent en cette période de pandémie, un moment difficile à avoir le gagne-pain quotidien.
Les personnes handicapées très exposées !
« Vous savez les personnes vulnérables comme ces handicapés, que nous sommes, nous sommes très exposés bien avant même l’arrivée de cette maladie. Et après c’est le pire qui nous arrive surtout lorsqu’on a dit que les gens ne doivent plus se toucher et s’approcher l’un à l’autre, » déplore Mamoudou Yabara, président de l’association des handicapées de Boké, handicapé de son état.
« Comme on sait que parfois, les personnes handicapées sont obligées de mendier pour gagner leur vie. Et si cela ne pouvait plus se passer et c’est dur pour ces personnes. Le coronavirus leur a énormément impacté, ça c’est une évidence, » ajoute-t-il.
La pandémie accentue la précarité !
La prise en charge médicale des personnes en situation de handicap et vulnérables pose problème dans la ville de Boké. Et la pandémie accentue encore plus cette précarité. C’est un facteur que le président de l’association des personnes handicapées n’ignore pas. Pour lui, cela est aussi lié à la méconnaissance de leur droit : « À ce stade on ne peut même pas savoir si parmi nous, il y a eu des personnes atteintes de coronavirus. Pour leur prise en charge, ils ne savent même pas s’ils ont droit à la santé. »
La peur de fréquenter les hôpitaux en cas de maladie, anime ces personnes vulnérables. Ils ont souvent recours à d’autres pratiques de soins. « Quand certains parmi eux tombent malades, ils ne viennent même pas à l’hôpital, ils se débrouillent comme ça, s’ils n’arrivent pas à s’en sortir, c’est la mort qui s’ensuit. On a eu deux cas de décès pareils ici, du fait que les concernés avaient retardé d’aller à l’hôpital, » explique Mamoudou Yabara.
L’apparition du covid-19 a conduit ces personnes en situation de handicap à quitter leur lieu habituel. La condition de vie et les habitudes de mendier semblent prendre une autre tournure.
Cri du cœur du président de l’association des handicapées
En dépit de quelques efforts, pour aider les personnes handicapées, le président de l’association des handicapées de Boké, lance un appel à l’endroit des autorités compétentes afin d’accorder « un sens à leur vie. »
Aliou Diallo, de retour de Boké pour AJSG